[Exclu] Javoy Plantes brevette un système qui met les grimpantes à portée de main

Fini les prises de risques à l’échelle pour tailler les grimpantes sur treilles ou en haute façade. Le pépiniériste orléanais (Saint-Cyr-en-Val) Javoy Plantes vient de breveter un système de végétalisation amovible astucieux (I.C.O®) qui s’affranchit des contraintes. Une solution simple et pratique pour développer et inscrire le végétal dans la transition énergétique des centres urbains.

Par Estelle Boutheloup
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Ne dit-on pas que les idées les plus simples sont souvent les meilleures ? Celle récemment lancée par Javoy Plantes risque de faire son chemin. Spécialiste des plantes grimpantes, le 1^er producteur de clématites en France (4^e en Europe) et plus gros fournisseur français des paysagistes, collectivités et grossistes, vient de breveter un système de végétalisation urbaine simple et pratique pour tailler et entretenir les plantes « lianes » qui peuvent pousser jusque très haut. « Plus ça va, plus on nous demande des grandes plantes pour obtenir un effet plus rapidement », explique Marie-Laure Javoy, qui a repris avec son frère Benoît, l’entreprise familiale en 2010. Si le format traditionnel des grimpantes était de 1,20 m de haut, depuis 5 ans il est passé à 1,80 jusqu’à 2,50 m. « Faire pousser les plantes c’est bien, mais comment s’en occuper quand elles font 20 m de haut, qu’elles poussent sur un support fixe et qu’on ne peut plus les défaire ? Il faut une nacelle ou alors utiliser notre système innovant. »
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Décoratif, anti-tag et écran thermique

L’idée ? Elle est venue par l’observation et la pratique quotidienne de l’entretien des plantes. Subtilement baptisé I.C.O® (comprendre Hissez-haut !), le principe du brevet est simple : « Laisser s’enrouler ou attacher une plante grimpante autour d’un câble de la hauteur d’un bâtiment et pouvoir décrocher ce câble facilement pour s’occuper de la plante, la tailler et la canaliser », présente Marie-Laure. Une manipulation à hauteur d’homme grâce à une petite poulie par laquelle on fait descendre la plante à nos pieds avant de la remonter. Installé et fixé jusqu’à 7-8 m de haut maximum sur un mur, en façade de bâtiment hors patrimoine (château d’eau, transformateurs EDF…), mais aussi en couvert de rue, le long d’une trémies de route, dans une cour d’école, sur une place…, le système s’enlève et se déplace à volonté, et peut même être éphémère le temps d’une saison : « D’un système fixe, nous avons créé un système amovible et c’est là toute l’innovation. » Plus encore : « C’est aussi anti-tag et ça fait un écran thermique l’été avec des feuillages qui créent de l’ombre et qui laissent passer la lumière l’hiver. » 

Plantées en pleine terre ou en jardinière dans un substrat issu des co-produits de la pépinière, les pantes volubiles – glycine, houblon, akebia, passiflore, ipomée – ne tachent pas les murs en poussant et leur support n’étant pas fixé, rien n’est abîmé. Destiné notamment aux marchés du bâtiment et de l’aménagement des collectivités, I.C.O® et ses fonctionnalités seront testés partout en France auprès d’une dizaine de collectivités dont la Région Centre-Val de Loire : végétalisation urbaine, port sur un bâti, choix du végétal hors-sol ou pleine terre, étude du comportement de la plante selon la région et le climat. Car le retour de la végétalisation et l’installation d’îlots de fraîcheur en centre urbain sont l’une des réponses aux enjeux climatiques.

« Aujourd’hui, il n’existe pas de données scientifiques qui permettent de qualifier la performance thermique, conclut Marie-Laure Javoy. Nous allons travailler sur cet aspect et sur l’apport de la plante dans la transition énergétique. La plante apporte beaucoup de prouesses technologiques, il faut en faire un élément du bâti de demain réel. »
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