« Qui sont les véritables marionnettes avec ou sans masques obligatoires ? Qui est réellement manipulé ? Qui tient les ficelles dans la rue ou sur la scène ? Quel costume oblige nos saltimbanques à cette révolte ? Qui conduit à la fuite ou au refus d’exister ? » Tels sont quelques-uns des mots que Claude Albane Antonini a posés en prologue de son ouvrage publié chez Vérone éditions.
Par Jean-Dominique Burtin
Verve de la plume et de la voix
Au fil de 90 pages, Claude Albane Antonini, née en 1946, chanteuse et comédienne de la scène orléanaise, départementale et d’ailleurs, a la réputation de servir la poésie hors des sentiers battus et de la facilité. Auteure prolifique, elle a participé à de nombreux ouvrages musicaux et publié plusieurs romans et recueils de poèmes. Ici, elle nous invite à rencontrer, entre autres, Tamia, une chercheuse embauchée dans une maison d’édition en télétravail avec pour mission d’exhumer des documents anciens historiques ou iconographiques. Elle s’est réfugiée au bord de la mer dans le Morbihan.
Voici aussi Thomas, un pilier du Bar de la Tour du Parc en centre-ville, vissé à son tabouret qui dessine en continu et refuse de parler.
Place encore à un kiosque à musique isolé dans le parc de la cité qui affiche un spectacle de Thomas Lorenzo, “Portraits d’artistes Zorro et Pinocchio”. Il y a par ailleurs “Le Chien dans la vitrine”, un refrain-scie de 1953 qui résonne aux oreilles de Tamia tel un « coup de semonce régulier chaque fois qu’elle doit se remettre au travail ».
A lire encore, en quatrième de couverture : « Je suis obligée de me distraire. Je n’ai pas le choix, les envahisseurs débarquent les langoustines. Et moi je songe à réaliser une cuisine littéraire, une odeur de romans de gares abandonnées, un gratin soufflé d’anecdotes absurdes, une œuvre proche de la tartine passéiste percutant le sol du mauvais côté, secouée d’images rétrogrades. En résumé, j’espère développer des meringues philosophiques sur l’immortalité de l’âme et me libérer des mareyeurs de La Tour du Parc ».
Prenante solitude offerte en partage.
“L’Océan peut attendre, Roman pour dix-huit jours et quelques nuits”,
par Claude Albane Antonini, Vérone éditions, Collection Evasion.
90 pages, 13 euros.
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