L’Orchestre Symphonique d’Orléans a réjoui le public ce samedi 2 décembre avec une programmation allant de Bartók à Brahms, ouvrant la scène à la magnifique altiste Lise Berthaud.
Par Anne-Cécile Chapuis
Orchestre Symphonique d’Orléans en concert le samedi 2 décembre 2023. Photo AC Chapuis
A part peut-être l’initiale de leur nom, les deux compositeurs à l’affiche ont peu de points communs : ils se succèdent dans l’histoire des XIX et XXe siècles et si l’un est une grande figure du romantisme allemand, l’autre est résolument tourné vers les musiques novatrices ancrées sur l’ethnomusicologie ou les dissonances et la polyrythmie.
Les réunir dans un même concert est une bonne idée et permet à chacun de découvrir, réentendre un répertoire dont l’OSO nous régale concert après concert.
Le concert démarre par trois danses hongroises, enchaînées à la diable par un chef toujours aussi dynamique. L’orchestre se cherche, chemine, et se retrouve dans une « mise en appétit » qui réjouit le spectateur, toujours heureux de retrouver « son » orchestre.
Un concerto pour alto de haute volée
La barre est mise très haut ensuite avec le concerto pour alto de Béla Bartók. Lise Berthaud, soliste internationale, est à la hauteur de sa réputation. Elle se rit des prouesses techniques que requiert cette œuvre, maitrise parfaitement l’instrument qu’elle entraine dans ses extrêmes comme dans son émotion. « L’œuvre est conçue dans un style assez virtuose », disait Bartók. Doux euphémisme ! C’est redoutable et l’interprétation de Lise Berthaud subjugue autant qu’elle jubile dans une musique rarement donnée en concert, ceci expliquant cela. L’orchestre la suit, la soutient, avec beaucoup de délicatesse. Les cordes sont souvent en accompagnement pizzicato ce qui donne transparence et légèreté à un concerto écrit par Bartók à la toute fin de sa vie, sur une commande de l’altiste William Primrose. Le public ne s’y trompe pas en réservant un accueil frénétique à Lise Berthaud qui répond aux applaudissements par une suite de Bach tout en nuances et en finesse.
Lise Berthaud, au centre, a illuminé le concert. Photo AC Chapuis
Brahms for ever
La deuxième partie offre la symphonie n°2 de Brahms. Retour du romantisme avec les beaux thèmes qui passent d’un pupitre à l’autre, notamment par les 8 violoncelles qui font merveille, dans une articulation montrant le génie du compositeur. La musique emplit le théâtre, l’orchestre fait corps sous la direction (toujours sans partition !) de son chef Marius Stieghorst. Ce dernier entraine la formation symphonique, souligne les nuances et contrastes, met en valeur les soli comme les tutti. Un beau moment de « grande » musique !
Le public en redemande et le concert se termine comme il a commencé, par une danse hongroise, la n°1, cette fois, peut-être la plus connue, et sous un tonnerre d’applaudissements.
Le prochain concert de l’OSO est prévu le 16 décembre, salle de l’Institut : concert de Noël pour chœur, solistes et quintette à vent sous la direction de Marie-Noëlle Maerten.
Pour en savoir plus sur l’OSO : Du grand Beethoven avec l’Orchestre Symphonique d’Orléans