Le changement annoncé de président départemental à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme provoque inquiétude et colères. Certains membres dénoncent des manœuvres, voire un complot à visées politiques.
Par Jean-Jacques Talpin
Philippe Coquelet (à gauche) Photo Licra
Ce n’est pas encore la guerre mais c’est déjà un conflit ! Sans lien avec la guerre contre les terroristes du Hamas, la section départementale de la LICRA connaît depuis quelques semaines une véritable crise après que le président Philippe Coquelet a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. « J’ai déjà accompli trois mandats explique Philippe Coquelet, ancien élu orléanais du temps de la mandature de Jean-Pierre Sueur, il est temps de penser au renouvellement pour le bien de l’association qui connaît une crise de croissance car en quelques mois nous sommes passés de 3 à 85 adhérents ». Mais alors que la LICRA aurait toute sa place pour dénoncer la montée de l’antisémitisme en France, une crise interne en paralyse le fonctionnement. Fin novembre, afin de pourvoir à son remplacement, Philippe Coquelet a convoqué une assemblée générale le… 27 décembre.
Objectif municipales ?
Pour satisfaire aux statuts les éventuels successeurs n’avaient alors que 24 heures pour se déclarer, ce qu’a fait une membre du bureau Joëlle Geller, un quart d’heure avant la limite.
Cette candidature semble remettre en cause un mécanisme sans doute bien huilé qui devait conduire l’actuel vice-président Mathieu Legrand à accéder à la présidence. « Le choix était fait pour qu’il n’y ait pas d’autres candidats dénoncent certains membres du bureau et pour limiter le nombre de votants à l’assemblée générale élective. Il y a un véritable dysfonctionnement du président ». Par-delà la procédure des adhérents dénoncent aussi le choix du « successeur », Mathieu Legrand engagé à Renaissance (ex-LREM) mais battu aux dernières élections internes du Loiret. « Il a peut-être besoin de reconnaissance et d’une fonction élective susurrent des adhérents pour se positionner pour d’autres échéances plus politiques ». Certains voient même Mathieu Legrand participer au futur « ticket » que la députée Stéphanie Rist (comme lui dans la minorité départementale de Renaissance) pourrait former avec Serge Grouard pour les futures municipales de 2026. « Nous ne devons pas prêter le flanc à ce genre de manœuvres plaide un membre du bureau, nous n’avons pas d’engagement politique, notre combat unique reste la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ».
Apaiser la situation
Des accusations que récuse évidemment Philippe Coquelet : « nous sommes transpartisans et ouverts à toutes les religions. Il n’y a aucun choix politique à vouloir pousser le vice-président ». Pour « apaiser la situation » Philippe Coquelet a décidé après consultation (que contestent les minoritaires) à repousser l’assemblée générale élective au 27 janvier. « Nous aurons le choix entre deux listes et deux présidents potentiels insiste M. Coquelet, je souhaite qu’ils se parlent, qu’ils travaillent dans la confiance pour dégager des compromis au service de notre combat contre le racisme et l’antisémitisme ».
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