Enfants à la rue, plateformes logistiques de Romorantin-Lanthenay, sécurité publique, insertion des plus éloignés de l’emploi, grillages en Sologne : pour son premier déjeuner de presse, les sujets ne manquaient pas pour Xavier Pelletier. Un préfet engagé qui entend aussi innover.
Par Jean-Luc Vezon
La question des enfants à la rue des demandeurs d’asile a naturellement été abordée en premier. « Depuis lundi, il n’y a plus d’enfants à la rue. Nous avons paré à l’urgence avec le département avec des places dans des hôtels. Nous étudions aussi la mise en place d’un dispositif plus pérenne d’hébergement ».
Alors que le collectif Pas d’enfants à la rue, soutenu par le maire de Blois, Marc Gricourt contestait les carences de la politique de l’Etat, Xavier Pelletier a rappelé le contexte de vague migratoire depuis l’été et présenté les chiffres à la hausse des capacités d’accueil des demandeurs d’asile : + 247 % des places en hébergement d’urgence entre 2017 et 2023 et + 63 % entre 2022 et 2023. Soit au total, 310 places dont 175 dans des structures dédiées et 135 dans les hôtels.
Attentif aux situations humaines, le représentant de l’État s’est voulu ferme sur le fond : « la vocation des déboutés du droit d’asile, c’est de rentrer dans leur pays d’origine. Il existe des dispositifs d’aide au retour et d’accompagnement ». Quant aux OQTH, au nombre de 400 en Loir-et-Cher, une centaine sont exécutés dans les trois catégories (interpellations, déboutés et refus de titre).
Sur l’interpellation le 21 novembre d’un jeune d’origine indienne au collège de Blois Vienne, le préfet est revenu dans le détail sur la procédure : « Les parents étaient rentrés avec un visa touristique et ont demandé un visa travail qui leur a été refusé. Ils n’ont pas contesté leur départ. L’enfant a été récupéré par la gendarmerie dans un local administratif ». L’école sanctuaire ? « Il n’y a pas de bon moment quand on est sous OQTF. La famille aurait du se présenter se présenter au complet » a précisé le préfet.
Alors que des cambriolages sont nombreux en particulier dans les zones rurales, Xavier Pelletier est particulièrement mobilisé sur les questions de sécurité. Plusieurs opérations anti délinquance ont ainsi eu lieu récemment. Il compte aussi améliorer les réseaux de télésurveillance, proposer l’expertise sécurité des forces de sécurité intérieure aux communes et créer une task force regroupant tous les acteurs de la sécurité (procureure, polices nationales et municipales, gendarmerie, DGFiP et même sécurité privé) pour « additionner les capacités de réaction ».
Catella, c’est oui
Vivement contesté par des riverains et l’association Romo Citoyenne, le projet de plateformes logistiques à Romorantin-Lanthenay et Villefranche-sur-Cher du groupe Catella verra finalement le jour. « Je rendrai un avis favorable le 14 décembre prochain. Après avoir demandé une amélioration du volet environnemental, le dossier a été upgradé avec des efforts de durabilité et de respect de l’environnement : récupération des eaux de pluie sanitaire, bandes de roulement perméables et dispositif photovoltaïque » a annoncé Xavier Pelletier.
En matière d’emploi et de développement économique et agricole, Xavier Pelletier, qui fut directeur général de la CCI Lyon métropole – Saint-Étienne – Roanne, ne manque pas de projets : cluster industrie pour partager la chaîne de valeur, incubateur d’employabilité, sorte de SAS porté par le futur France Emploi, pour remettre à l’emploi les plus éloignés, création d’une foncière agricole pour proposer, en LOA, des terres aux jeunes agriculteurs sans oublier des Assises de l’eau, sujet sur lequel son prédécesseur François Pesneau a beaucoup travaillé.
« Avec l’appui du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, de la région, d’instituts de recherche et des partenaires professionnels, je veux faire du Loir-et-Cher un laboratoire d’innovation et d’expérimentation agricoles pour construire une filière plus résiliente » a aussi précisé le représentant de l’Etat qui entend bien mobiliser ses réseaux dont l’Alsacien Pierre Hoerter et Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, pour faire avancer ses projets.
Enfin, sur la mise en œuvre de la loi sur l’engrillagement dont on attend un décret, c’est clair, « l’Etat ne lâchera pas, je m’investirai ». Les contrôles de l’OFB vont donc se poursuivre avec de possible verbalisations.
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