La Compagnie théâtrale des Fous de Bassan installée dans la cité balgentienne depuis de nombreuses années sous l’impulsion de Christian Sterne avant qu’il ne laisse la direction de la Compagnie à Magali Berruet, vient de présenter sa toute dernière création, « la Nuit d’après », sur un texte d’Eléonore Gond.
Par Bernard Thinat
Au Puits-Manu à Beaugency, jolie salle de spectacles archi-comble pour la première, un public avide de découvrir cette nouvelle pièce mise en scène par Magali, une table trône au centre du plateau, verres et bouteilles vides ou pas ; une mobylette phare allumé côté cour, dans une semi-obscurité, un homme est là. Il semble perdu, cherchant sa route, au bord de la falaise. Métaphore de fin de vie. Il répète les mêmes mots, espacés de silences. En fond de plateau, deux grands bidons : de l’un sort deux pieds. Tout nous rappelle « Fin de partie » de Beckett. Mais la suite diverge totalement d’un des chefs d’œuvre du dramaturge irlandais.
Céline Piscioneri et Gilles Jouanneau – Photo Fous de Bassan
En sort une muse, une fée, une nymphe ? On ne sait trop si l’homme rêve et imagine la fête, celle qu’il a peut-être connue autrefois, mais qui a disparu de sa vie. Qui est-elle, avec sa couronne de fleurs ? Dionysos, le dieu grec du vin, des fêtes, celui souvent accompagné par les Ménades lors de ces fêtes orgiaques ? Lui-même déguisé en femme, qu’on appellera Dionyse.
Dionyse est rayonnante, elle est là pour apporter un peu d’abord, puis beaucoup de joie à cet homme, qui mettra quelque temps à entrer dans la fête. Il faut dire que Céline Piscioneri, « comédienne clown » comme elle se définit, fait preuve d’une énergie folle pour célébrer la fête, virevoltante, clins d’œil appuyés au public, presque aguicheuse au bon sens du terme. Et petit à petit, cet homme, interprété par Gilles Jouanneau, au bord du gouffre, entre dans le jeu de Dionyse, sourit, le bonheur revenu, heureux de revivre enfin. Mais peut-être n’est-ce qu’un rêve ?
Et tout se terminera par la fête avec bulles de savon tombant des cintres, serpentins, et musique avec l’harmonie de Cravant-Villorceau présente en nombre sur le plateau du Puits-Manu, à la grande joie du public qui applaudira longuement.
Réalité augmentée à Beaugency
C’est quoi ? C’est un projet de développement d’art numérique, dans lequel des histoires sont recueillies auprès de ceux qui sont – ou ont été – au milieu de la guerre, ou qui voient la guerre de « l’extérieur ». Les récits recueillis sont développés sous forme d’œuvres numériques géolocalisées dans l’espace public, accessible par smartphone, via l’application « meadow ».
Qui est à l’initiative ? Quatre structures culturelles dans des petites ou moyennes villes, en Hollande, Ukraine, Italie et France. (Les Fous de Bassan à Beaugency)
C’est qui ? Ce sont des musiciens, des poètes, une douzaine d’artistes qui utilisent la « réalité augmentée », le texte, la musique, l’animation, l’art visuel, la vidéo et le son.
Calendrier
Du 4 au 15 septembre 2023 : atelier à Roskilde, Danemark
Du 28 novembre au 9 décembre 2023 : atelier à Beaugency et Bourges, France
Du 14 au 24 février 2024 : atelier à Cosenza, Italie
Du 13 au 25 mai 2024 : atelier à Lviv, Ukraine (sous réserves)
Printemps, été 2024 : symposium à Lviv, Ukraine (sous réserves)
En Région Centre-Val de Loire
- 29 novembre à 20 h 30 : réunion publique à Beaugency, au Puits-manu. (rencontre entre l’équipe d’artistes et le public balgentien, récolte de témoignages)
- Vendredi 8 décembre à 15h, Place Etienne Dolet à Bourges : présentation des œuvres en cours dans l’espace public
- Samedi 9 décembre à 15h, Place du Martroi, Beaugency : présentation des œuvres en cours dans l’espace public
Plus d’informations autrement sur Magcentre: « Fin de Partie » pour l’ATAO