L’ensemble vocal La Sarabande dirigé par Antoine Cazé, a créé une œuvre originale d’Ivo Antognini, compositeur suisse, au cours de deux concerts à Orléans et Tours les 15 et 17 novembre.
Par Anne-Cécile Chapuis
La Sarabande en répétition sous la direction d’Antoine Cazé, avec Justine Odasso, violoncelliste. A noter la présence du compositeur au centre du chœur. Photo AC Chapuis
La Sarabande, forte de ses bientôt quarante années d’existence, est bien connue du public orléanais qui a plaisir à écouter les « trouvailles » d’Antoine Cazé, dans un répertoire toujours renouvelé et qui sort des sentiers battus. Cette année, l’ensemble s’est centré sur la création contemporaine avec des œuvres d’Ivo Antognini, Ola Gjeilo, Jacob Narverud ou… Antoine Cazé lui-même. Le chef est également compositeur !
Une œuvre sur mesure
La rencontre avec Ivo Antognini, présent lors des prestations, remonte à plusieurs années suite au « pari un peu fou » du chef de chœur. Le compositeur répond à l’appel, accepte la commande et travaille à un format convenu d’une pièce pour chœur et violoncelle sur un texte d’Emily Dickinson. Soutenu par le CEPRAVOI, l’ensemble travaille la pièce, rencontre le compositeur, organise une master-class ouverte aux chefs de chœur de la région, et produit pour la première fois à Orléans « The brain is wider than the sky »
Magcentre a pu assister à la répétition générale des concerts et apprécier une musique impressionniste toute en nuances et subtilités.
Antoine Cazé (à gauche) et Ivo Antognini, compositeur : une belle collaboration. Photo AC Chapuis
Un programme inédit
L’église Saint-Aignan à l’acoustique généreuse offrait un cadre de choix pour un programme habilement rehaussé par la présence de Justine Odasso, violoncelliste, et Daphné Corregan, soprano. Le concert débute par « Regina caeli » d’Ivo Antognini, et s’enchaine comme par magie avec une improvisation au violoncelle venue du fond du chœur. Justine Odasso fait merveille, tirant des sons extrêmes de son instrument sans jamais en perdre l’émotion ni l’expressivité, puis redonne la parole au chœur qui enchaine avec une pièce a capella de Narverud puis « Serenity » de Gjeilo (une jolie pièce qui porte bien son nom)
La première partie se termine par les magnifiques « Stances de douleur » écrites par Antoine Cazé pour chœur, violoncelle et soprano. Daphné Corregan a rejoint l’ensemble qu’elle enrichit de sa belle voix lumineuse et chaleureuse.
Daphné Corregan, soprano, a rejoint l’ensemble pour les “Stances de douleur” d’Antoine Cazé. Photo AC Chapuis
La deuxième partie propose les mêmes compositeurs auxquels s’ajoute Don MacDonald. A souligner un très beau « Northern lights » de Ola Gjeilo, avant la création tant attendue.
L’œuvre est belle, alternant dissonances et accords parfaits, passages suspendus et rythmes scandant le texte. Le violoncelle est partie intégrante de l’ensemble où le compositeur le place en « médiateur entre l’homme et le divin » dans une pièce qui évoque « l’immensité du ciel, la profondeur de la mer et la toute-puissance de Dieu ».
Le concert se termine avec « Agaunensis cantus » toujours d’Ivo Antognini. La soprano a rejoint l’ensemble pour un final de toute beauté.
Un très beau programme dont il convient de souligner l’originalité et la créativité, interprété par un ensemble engagé et fervent. Et un compositeur à ne pas oublier !
Pour en savoir plus :
https://lasarabandeorleans.wixsite.com:la’sarabande
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Concerts de Nobody Knows, le 18 novembre 2023 à l’église de Jargeau