Le président du Conseil départemental du Cher, Jacques Fleury, et son homologue de l’autoroute A71, Philippe Nourry, ont inauguré la nouvelle collection d’illustrations et de signalisation culturelle et touristique sur les 65 km de la portion dans le département berrichon. 17 panneaux dans le sud du Cher sont désormais posés pour 600 visuels sur l’ensemble du réseau autoroutier couvert par Autoroutes Paris-Rhin-Rhône.
Par Fabrice Simoes
Les chiffres sont là, quand on évalue à 316 000 000 € la consommation touristique en 2022, quand on compte 839 449 nuitées pour la même année, et que l’on enregistre 3 642 emplois liés au tourisme hors saisonniers, il est assez logique de vouloir faire mieux encore. De Bourges, capitale du Berry en attente de sa nomination au titre de capitale européenne de la culture – c’est le 11 décembre que l’on saura – à Epineuil-le-Fleuriel, le village devenu Sainte-Agathe du Grand Meaulnes sous la plume d’Alain-Fournier, en passant par l’abbaye de Noirlac et le petit gris de Chateaumeillant – à consommer avec modération à défaut de le boire avec un ami – le patrimoine du Sud du département vaut le détour.
Pour ça, il faut aussi le savoir et le faire savoir pour « les sachants » qui ne savent pas tant que ça. Un p’tit coup de pub n’a jamais fait de mal à personne et quand c’est pour de la culture, ça serait bête de s’en priver quand on en possède le potentiel qui va bien. Après avoir conclu en 2022 des partenariats par conventions avec le Conseil départemental du Cher et chacune des collectivités concernées et les responsables du réseau Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, une volonté commune était dès lors forgée : œuvrer à l’attractivité du territoire. L’ambition affichée était alors d’engager le renouvellement d’une signalisation culturelle et touristique. Et, sur l’autoroute, seul un panneautage judicieux et approprié valide les notions de sécurité et d’attractivité du territoire.
Incitation culturelle mais pas que
Il en est ainsi des panneaux de signalisation des bords d’autoroutes. Bleu, on passe. Vert, on passe aussi mais ce sera probablement moins rapide. Marron, on passe toujours mais c’est parce que l’on veut visiter et s’arrêter dans le coin. Les panneaux des deux premières couleurs changent peu, ou s’ils changent on ne voit pas la différence… Pour les marrons, ça peut varier. D’ailleurs c’est pour marquer cette différence que APRR et le Conseil départemental du Cher viennent de doter les 65 km de l’autoroute A71 du département de 17 nouveaux panneaux. « Une galerie d’art à ciel ouvert pour 7 millions d’automobilistes et une démarche de promotion du territoire et de prévention », expliquent les uns et les autres.
Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, on ne fait ce que l’on veut… Les panneaux doivent indiquer le patrimoine culturel, naturel, touristique ou historique. La réglementation nationale impose un panneau carré ou rectangulaire, à fond marron donc. Ils doivent être lisibles à 130 km/h. Ils ne doivent pas excéder 8 mètres de haut et 20 m2 de surface. « Chaque panneau autoroutier devient alors une fenêtre ouverte sur “les ailleurs”, une invitation à voyager autrement ». Marie-Laure Cruschi, nom d’artiste Cruschiform – rien à voir avec le tournevis du presque même nom -, travaille avec des éditeurs, des revues culturelles, des magazines de mode et des marques de luxe. C’est elle qui a été choisie pour orner les kilomètres autoroutiers de l’A71 de 12 thèmes/illustrations différents (pour 17 panneaux) qui présentent des facettes diversifiées du territoire : la mémoire et l’histoire, la culture, la nature, le patrimoine. Le tout sur des sujets accessibles depuis les diffuseurs autoroutiers.
Outre l’aspect économique, ces panneaux ont aussi l’objectif de lutter contre l’hypovigilance. Ils visent à rompre la monotonie sur les autoroutes en dissipant l’impression de « monde clos » ressentie par la plupart des automobilistes. « A 130 km/h, on dispose seulement de 3 secondes pour percevoir le message d’un panneau associant visuel et texte. Il faut donc trouver le juste équilibre, interpeller sans distraire, en suscitant l’envie d’une pause ou d’une d’escapade reposante au cœur du département du Cher », est-il précisé. Désormais, en entrant côté Sud, et par autoroute, dans le Cher on saura que le gothique flamboyant du château de Meillant ou le théâtre gallo-romain de Drevant c’est juste là, pas loin. Ça peut aussi donner des idées pour aller déguster des œufs meurette ou des chanciaux, des spécialités du coin.
Plus d’info autrement sur Magcentre : Et si l’art devenait pollution visuelle dans les villes du Centre-Val de Loire ?