Le groupe Kassav a enflammé le Campo Santo.
Rien que de la joie. A l’heure où la lune pointe le bout de ses cornes, le groupe Kassav (venu jouer en 1996 au Campo sous la puie) offre, ce samedi, pour la clôture du festival qui s’est ouvert le 19 juin, tout le soleil dont on a manqué depuis des semaines et des semaines.
Bonheur de retrouver Jocelyne Béroard et Hyacinthe Marthely poussant avec une flamme antillaise toujours aussi envoûtante quelque 3.200 spectateurs à danser et chanter. Voici une superbe foule de fans à touche-touche se régalant de ce bain musical de minuit, partageant ce grand moment de plaisir et de liberté, cette immense fête où l’on tangue, tourbillonne, partage tous ces instants de rires et d’applaudissements avec ce merveilleux abandon du naturel.
Tricia Evy nous ravit aussi
Tricia Evy.
Par ailleurs, nul n’oubliera sans doute, en première partie de ce zouc choc et sensuel, le concert de la chanteuse guadeloupéenne Tricia Evy (venue avec bonheur en trio en 2010 au jardin de l’Evêché).
Escortée par David Fackeure au piano, Francis Arnaud à la batterie, ce diable d’homme qu’est Thierry Fanfant à la contrebasse, mais aussi par Dan Barnett, époustouflant tromboniste australien en invité surprise, cette jeune femme nous ravit.
Sans doute s’agit-il de l’un des plus jolis moments jazz de cette édition. Celle qui aime Billie Holiday ouvre toutefois sur « On the sunny side of the street » en hommage à Ella Fitzgerald et Louis Armstrong. Suivent la mélancolie sur « Modinha » de Carlos Jobim (également à l’honneur avec le Thibault Renou Trio sur la scène club), d’amoureuses compositions personnelles, un salut à la mémoire de Patrick Saint-Eloi.
Enfin, chanteuse divine et souriante dont la fraîcheur tambourine au soleil fou d’une belle et longue dernière soirée, Tricia Evy, offre une biguine pour laquelle on ne peut qu’avoir un doux béguin.
Jean-Dominique Burtin.
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Bilan d’Orléans jazz 2013: plus de 11 000 spectateurs aux concerts payants malgré le temps pourri
Eric Valette, à gauche, avec l’un des musiciens du groupe Kassav.
Eric Valette, l’adjoint à la culture du maire d’Orléans a tiré un bilan du 23 ème Orléans jazz à l’issue du concert de Kassav. Un beau succès pour cette apothéose populaire de samedi soir puisqu’il a fait “zouquer” 3 200 spectateurs. Au total 11 200 personnes ont assisté aux quatre soirées payantes du Campo Santo et 24 000 aux concerts gratuits qui avaient précédé.
C’est un peu moins que l’an dernier et les conditions climatiques pourries expliquent cette légère baisse de régime. “Dans des circonstances économiques difficiles on comprend que les gens hésitent s’il y a un risque de subir la pluie” a expliqué Eric Valette. Aucun concert payant au Campo Santo n’a été cependant noyé sous les eaux.
Retour à l’évêché dans deux ans?
S’agissant du bilan artistique, l’adjoint à la culture l’a qualifié “d’extraordinaire”. “Variété des propositions, qualité artistique mais aussi humaine” de la programmation, ont marqué ce 23 ème festival qui, a t-il rappelé, est “porté par la mairie d’Orléans”, avec un budget de 800 000€. Ses concerts préférés ont été comme pour de nombreux festivaliers, celui de Marcus Miller vendredi et de Paolo Fresu, “un personnage hors série“. Une mention aussi pour le trio Lavollée Dubreuil Larmignat avec “copie zéro”. à qui a été donné la chance de se produire sur la grande scène.
Par ailleurs, l’accent a été mis sur l’éducation au spectacle vivant chez les jeunes à l’heure de l’écran roi. Dans deux ans, le Festival fêtera ses 25 ans. Avec un retour dans les Jardins de l’évêché? Des travaux de renforcement du sous-sol seront nécessaires car les sondages ont montré un sol friable et donc dangereux. Impossible de faire les travaux indispensables en concomitance avec ceux de Dupanloup.
Donc peu probable que le jazz revienne à l’évêché en 2014. En revanche un petit coin de voile a été levé sur la soirée de clôture de l’an prochain, elle sera Cubaine. Enfin de la chaleur en juin! Les …fidèles du festival, et les autres, apprécieront.
Ch.B