Après une première exposition en octobre 2022, la galerie La Tour Saint-Étienne prête de nouveau ces cimaises au peintre surréaliste Rolf Hirschland (1907-1972) dans un choix de tableaux presque essentiellement consacrés à la maternité.
Par Anne-Cécile Chapuis
Le lieu a quelque chose de magique avec ses trois salles autour d’une cour intérieure ombragée en plein centre-ville. Jean-Bernard et Jocelyne Rouilly nous y accueillent chaleureusement, ravis de nous faire découvrir ce peintre à la trajectoire hors du commun.
Vernissage de l’exposition, avec Jocelyne Rouilly entourée de Patricia Charles, chargé de communication Ville d’Orléans, et William Chancerelle, adjoint à la culture. Photo AC Chapuis
Une exposition thématisée
Hors du commun est aussi cette exposition puisque le commissaire a choisi da faire un focus sur un sujet phare du peintre : la mère et l’enfant. Il a répertorié plus de 80 tableaux sur ce sujet et en présente de nombreux exemplaires. Les couleurs sont vives et contrastées, mais les lignes sont courbes et tendres, mettant en avant le geste et le lien qui unit la mère à son enfant. Peu de détail, les visages sont anonymes et suggérés, parfois parfaitement lisses. Seules transparaissent la tendresse, la protection, la confiance. Et la juxtaposition de plusieurs tableaux représentant ainsi la maternité fait entrer le visiteur dans un univers quelque peu étrange, mais profond et chaleureux.
Deux maternités selon Rolf Hirschland. Photo AC Chapuis
Un peintre tourmenté
Rolf Hirschmann est peu connu du grand public français. Il a pourtant passé une bonne partie de sa vie en France après son enfance en Allemagne, arrivant à Paris en 1928, subissant les affres de la Seconde Guerre mondiale : exode, internement, fuite… Il décide ensuite de s’expatrier aux États-Unis et le MoMa lui achète huit toiles. De retour à Paris en 1948, il réalise plusieurs expositions internationales, puis s’installe dans un petit village perché du Vaucluse où il continue à peindre, chercher, exposer, jusqu’à sa mort en 1972.
R Hirschland Photo AC Chapuis
La passion de Jean-Bernard Rouilly
Jean-Bernard Rouilly cultive pour Rolf Hirschland une passion qui l’anime depuis 10 ans. Il recherche ses œuvres, se penche sur son histoire, essaie de percer son mystère. Il communique également, pour faire connaitre l’artiste et créée une association « les amis de Rolf Hirschmann ». À ce jour environ 500 tableaux sont répertoriés.
Avec cette exposition thématisée, le visiteur orléanais a la chance d’en découvrir une soixantaine, 8 rue Saint-Étienne, jusqu’au 8 octobre. Ouvert du vendredi au dimanche, de 14h à 19h.
Une exposition et un lieu qui méritent qu’on s’y arrête et qu’on s’y attarde.
Rolf Hirschland. Photo AC Chapuis
Pour en savoir plus :
Orléans : Rolf Hirschland se révèle à la Tour Saint-Etienne