Des œuvres du Centre Pompidou bientôt disséminées en région Centre-Val de Loire

Dans le cadre de sa saison culturelle et touristique « Nouvelles Renaissance(s) », la région Centre-Val de Loire lance son festival Archipel, qui marque le début d’un partenariat avec le Centre Pompidou. Pendant deux semaines, la région va accueillir des œuvres du musée parisien avec l’objectif de faire rayonner l’ensemble des lieux culturels de son territoire.

Par Mael Petit


Il y a près d’un an, la région Centre-Val de Loire s’enorgueillissait d’un très probable partenariat avec le Centre Pompidou sur les prochaines années.
 L’idée était d’accueillir, en vue de la fermeture du musée parisien pour des travaux de modernisation et de désamiantage finalement repoussés à l’automne 2024 en raison des JO organisés dans la capitale, des œuvres de sa collection sur son territoire. Finalement officialisée au printemps dernier, on en sait aujourd’hui un peu plus sur les contours de cette collaboration avec la naissance du festival Ar(t)chipel, dont la première édition se tiendra sur deux semaines du 20 octobre au 5 novembre 2023. 

En ayant réussi à s’attirer les faveurs du Centre Pompidou et de son président Laurent Le Bon, le président de la région François Bonneau n’est pas peu fier de son coup, lui qui espère que cet accord inédit permettra non seulement de dynamiser la vie culturelle en région mais aussi de booster l’attrait touristique de son territoire au-delà de ses frontières. « C’est un moment important, nous allons faire rayonner notre région qui est une terre de création, la mettre en valeur grâce au concours du Centre Pompidou. Nous sommes en train de révéler les atouts et la réalité de notre région », se réjouit François Bonneau. 

La région (F. Bonneau) et le Centre Pompidou (Laurent Le Bon) main dans la main. Photo Magcentre

28 œuvres d’art exposées en région

Il faut dire que cet accord est le résultat d’une bonne entente et de la bonne volonté des deux parties. Laurent Le Bon louant même « l’efficience et l’efficacité » de ses interlocuteurs, il a vu à travers cette collaboration l’opportunité de mettre en valeur sa collection hors des murs de son musée d’art moderne en jouissant des sites culturels majeurs du centre de la France. Ainsi, dans une liste non exhaustive, les musées des Beaux-Arts de Tours et d’Orléans, le Centre d’art contemporain L’arTsenal à Dreux ou encore le musée de l’Hospice Saint-Roch accueilleront des pièces de la collection Pompidou. En tout ce sont même 28 œuvres d’art qui seront disséminées un peu partout en région dont certaines dans l’espace public. « Ce sera en même temps une occasion de redécouvrir les richesses de notre région », se projette François Bonneau. 

Parmi les sites publics, le parc Pasteur d’Orléans, la place Séraucourt de Bourges, la cathédrale et le château de Blois ou encore l’Hôtel de Ville de Chinon font partie des hôtes sélectionnés. « On espère que nos œuvres participeront à créer une dynamique en Centre-Val de Loire afin d’inciter les gens à venir pousser les portes de ces lieux. Nous avons tout de suite ressenti cette volonté commune de diffuser l’art moderne et contemporain tout en contribuant à révéler les créations patrimoniales déjà présentes sur le territoireabonde le directeur du Centre Pompidou. Dans cette démarche, il nous a semblé essentiel de révéler ce qui est déjà présent pour ne pas oublier ces lieux indissociables du paysage patrimonial et culturel de la région ». En ouvrant sa collection à certains sites patrimoniaux de la Renaissance, Pompidou permet ainsi à ses œuvres d’entrer en dialogue anachronique sur un territoire qui, de tout temps, a toujours été terre d’accueil pour les artistes, encore aujourd’hui. 

Le milieu artistique partie prenante

Ce mélange d’époques poursuit une histoire à laquelle la région tenait à greffer les artistes de son territoire. « Il fallait aller plus loin que la simple exposition d’œuvres sur des sites déjà reconnus. C’est pourquoi on a souhaité placer directement les artistes au cœur de ce projet », confie la commissaire artistique du festival Anne-Laure Chamboissier. Ainsi les visiteurs auront le bonheur d’approcher la création au plus près en découvrant au fil du parcours l’intimité des ateliers d’artistes, maisons d’écrivains, lieux de résidence et de patrimoine ouverts spécifiquement au public pour l’occasion. Ce festival Ar(t)chipel a donc vocation, outre la découverte d’œuvres, à être vecteur de rencontres entre le public et les artistes de la région dans le but de créer des moments de partage autour de la découverte de savoir-faire. « Un des objectifs est de donner accès au public à toute l’intimité des artistes qui ont joué le jeu pour l’occasion », poursuit la commissaire qui souligne également la collaboration des différentes institutions et structures culturelles de la région. « Cela a permis de tisser un véritable maillage territorial pour toucher tous les publics ». 

Justement les réserves sur les ambitions affichées se situent peut-être ici, avec les difficultés à concerner l’ensemble de la population. À commencer par les publics éloignés de la culture – et notamment une partie de la jeunesse – à qui les œuvres du Centre Pompidou ne parlent pas forcément. « C’est pourquoi on a mis à contribution plusieurs écoles d’art de la région comme l’ESAD d’Orléans ou l’ENSA de Bourges qui aideront au montage des œuvres et prendront pleinement leur part dans la médiation ». D’où le choix également de prendre le nouveau lycée Joséphine Baker de Hanches (28) comme hôte pour accueillir une œuvre de la collection Pompidou. La région souhaite également mettre en avant le Pass Culture pour les 110 000 bénéficiaires sur son territoire (15-18 ans) et mise bien évidemment sur la gratuité des transports sur le réseau REMI les week-ends et jours fériés. 

Pas un hasard non plus si la région a choisi ces dates pour la première édition de son festival puisqu’elle identifie les vacances de la Toussaint comme une période particulièrement attractive sur le plan touristique, notamment pour les populations des territoires limitrophes. En bénéficiant d’une localisation géographique avantageuse notamment vis à vis de la région parisienne, avec des lignes de train reliant Paris intra-muros à Tours et Orléans en un peu plus d’une heure, elle ne cache pas lorgner les Franciliens tentés de venir le temps d’un week-end visiter ses sites patrimoniaux et culturels. Bref, la région voit grand avec Ar(t)chipel et l’assume. D’autant qu’elle considère cette première édition, déjà foisonnante, simplement comme un « prologue » en attendant d’en proposer encore plus les années à venir.

Cartographie du festival

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  1. Je n’ai aucune information précise en ce sens mais sachant que la fermeture du Centre Georges Pompidou n’implique pas seulement un redéploiement des oeuvres mais sans doute aussi des personnels, je me suis demandé s’il n’y avait pas un lien avec l’élimination programmée d’Abdelkader Damani de la direction du FRAC et le retour à une forme d’élitisme de l’art contemporain.

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