Hop Pop Hop, c’est une mosaïque de propositions de différents acteurs de la musique actuelle. Impossible de tout écouter tant les groupes sont nombreux et souvent peu ou pas connus. Obligé de trouver son propre parcours dans cette jungle musicale. Nous avons suivi le nôtre. Avec énormément d’intérêt, beaucoup de découvertes et de bonheur d’écoute.
Par Bernard Cassat, photos Valérie Thévenot
Hippie Hourrah. Photo Valérie Thévenot
Ce sont les Canadiens de Hippie Hourra qui ont ouvert le bal sur la grande scène du Campo Santo. Un chanteur éblouissant dans ses frusques argentées, une voix impressionnante aux accents romantiques et une puissance de son intéressante pour un rock profond. Un très bon début qui a eu du mal à rameuter le public. Difficulté du premier de ligne ! Belle prestation, pourtant.
Etran de L’Aïr. Photo Valérie Thévenot
La scène de l’Évêché a été ouverte un peu plus tard par des Touaregs, le groupe Etran de l’Aïr. Un blues du désert totalement fascinant, avec ses refrains en chœur et ses couplets lancinants. Une lead guitare époustouflante qui s’amusait à pousser le batteur dans ses retranchements. Un groupe totalement moderne mais touareg quand même. Du bleu au cœur !
Lisa Ducasse. Photo Valérie Thévenot
La chanteuse mauricienne Lisa Ducasse remplit d’emblée la salle de l’Institut. Elle met ses pas et sa voix dans ceux de grands de la chanson française, Françoise Hardy, Jacques Brel… Et nous entraîne dans un grand voyage sud-américain, Montevideo, Valparaíso, Santiago. Dispositif simple mais efficace, dépaysant, surtout chez Hop Pop Hop. Mais justement, tout est là puisque c’est magnifique à entendre.
Ben PLG. Photo Valérie Thévenot
Tout l’inverse ensuite sur la grande scène du Campo Santo. Le rappeur Ben PLG nous raconte avec sa voix forte et prenante sa vision du monde. Avec des musiciens très au point, le côté chanté du rap est mis en valeur. Et en bête de scène, Ben sait entraîner son public. Ça a marché très fort.
O. Photo Valérie Thévenot
Et puis un drôle de couple s’est installé sur la micro scène ronde. “O.” avec Tash Keary, frêle batteuse toujours souriante qui frappe avec une rapidité impressionnante et une précision incroyable dans un dialogue inventif avec son partenaire. Au sax baryton qu’il déforme par des boites au bout de ses pieds, Joe Henwood ne cesse d’inventer des sons et des atmosphères, de les développer dans des directions surprenantes mais toujours harmonieuses. Une magnifique découverte.
Gilla Band. Photo Valérie Thévenot
Et puis les Irlandais du Gilla Band ont investi la grande scène du Campo Santo. De dos d’abord pour s’accorder avec son batteur, le chanteur Dara Kiely a développé ses mélodies dans un déluge de guitare saturée et de basse continue. Puissance sonore qui n’empêche pas la finesse du jeu. Le bassiste ne cesse de chercher des sons nouveaux, le guitariste contourne les clichés. Un groupe qui joue avec l’agressivité du rock et l’énergie de petits curieux fouineurs élaborant leur singularité. Mais fort, très fort ! Donc touchant, très touchant.
Et puis il y a eu la performance de Bothlane, un homme seul face à des sons multiples, simples et complexes à la fois. Il y a eu aussi la folk harmonieuse de Back and Forth à l’Institut, qui a fait salle comble à juste titre. Il y a eu Decius, les fous d’Anglais à l’Évêché, et les Stuffed Foxes au Campo Santo, les Tourangeaux qui se prennent pour des fous d’Anglais.
Nana Benz du Togo. Photo BC
Pour finir à l’Évêché par les Nana Benz. Trois incroyables chanteuses togolaises, aux voix complémentaires qui toutes trois vibrent puissamment pour délivrer leur message féministe et écologique. Des instruments bricolés derrière, maniés de main de maître par deux hommes dans l’ombre. Les nanas togolaises sont irrésistibles. Énergie africaine des rythmes, puissance des voix, clarté du message, joie de la transmission et bonheur de femmes qui luttent pour leur liberté. Émouvant. Entrainant. Envoûtant.
Les Photos de Valérie
A suivre…
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