Le convoi de l’eau a passé la nuit devant l’Agence de l’eau à Orléans-La Source. Partis de Loir-et-Cher ce jeudi 24 août, les cyclistes sont entrés dans Orléans à bonne allure avec l’intention de sortir du parcours initial pour investir les abords de l’agence. Un imprévu bien organisé que n’a pas vu venir la préfecture.
Par Mael Petit
« Il y aura de belles surprises ! » Les organisateurs de ce convoi de l’eau l’avaient promis au moment de s’élancer depuis les Deux-Sèvres. Apres avoir traversé la Vienne,
l’Indre-et-Loire puis le Loir-et-Cher, voilà que le cortège militant parcourait l’ouest du Loiret pour planter ses tentes à Orléans, ville-étape bien annoncé sur le road book de la semaine mais pourtant pas officiellement lieu de bivouac pour les manifestants.
Avant ça, le matin, le convoi s’était élancé en direction du Loiret depuis la centrale nucléaire de Saint-Laurent-Nouan. Une matinée sur un rythme tranquille avec une
pause-déjeuner au bord de la Loire à Chaingy, histoire de faire le plein avant le final. Car une fois à Orléans, changement d’allure. On met une ou deux dents supplémentaires sur les quais. Une fois le Pont Royal avalé, les vélos s’échappent au sud bien aidés par les forces de l’ordre. Un joyeux bordel aux allures de Tour de France qui rencontre ses adversaires comme ses supporteurs. Entre coups de klaxon de soutiens et pédagogie aux fenêtres des automobilistes, les serre-files parfaitement organisés aiguillent aussi les cyclistes et tracteurs à chaque intersection.
Le cortège doit filer en direction de la commune de Bou mais voilà que le convoi sort du parcours établi. Une opportunité se présente. Ce sera par le pont Cotelle qui mène au quartier de La Source, où se trouve le siège de l’Agence de l’eau Loire Bretagne. Les organisateurs ont réussi leur coup.
Le secret était bien gardé. Sur place, Julien Le Guet, représentant du collectif Bassine Non Merci annonce que le convoi bivouaquera devant l’agence. « Un coup de pression » en réponse au report tardif d’un rendez-vous prévu initialement ce jeudi avec le président du Comité de bassin Thierry Burlot, mais qui « n’était pas en mesure de nous recevoir », selon les porte-parole du convoi. Bonne joueuse, la nouvelle préfète de région, qui doit elle aussi recevoir une délégation du convoi de l’eau ce vendredi à 15h, laisse les manifestants établir leur campement de fortune. « Ça avait plus de sens de terminer ce trajet devant l’Agence de l’eau, que de camper à Bou pour revenir après. Ça a clairement une saveur différente », se réjouit Didier, membre du cortège, au moment d’installer les tentes. La soirée s’est terminée en musique, bière à la main ambiance camping. Et si certains craignaient encore à la tombée de la nuit de se faire déloger pendant leur sommeil, il n’en a rien été. Les forces de l’ordre ont reçu la consigne de se mettre en retrait, bouclant un segment de l’avenue Buffon avec des barrières en attendant un lendemain que les campeurs annonçaient déjà « chaud, chaud devant l’agence de l’eau ».