L’entreprise d’insertion de maraîchage biologique blésoise poursuit son développement. Installée dans une ferme, sa nouvelle boutique lui permet de vendre ses productions et de se positionner comme un tiers-lieu fédérateur sur la thématique de l’alimentation durable.
Par Jean-Luc Vezon
Avec leurs fameux paniers de légumes bio livrés chaque semaine à ses 550 adhérents (1), les Jardins de Cocagne font partie du paysage du quartier Vienne à Blois. Fondée en 1993, la structure est portée par l’association Bio-solidaire. Présidée par Christian Vételé et Bruno Chauvet, elle a notamment pour vocation d’accompagner des personnes en situation de vulnérabilité dans leur insertion sociale et professionnelle et de favoriser leur retour à l’emploi durable. L’équipe, qui compte une quinzaine de salariés permanents, accompagne chaque année plus de 90 personnes en situation d’exclusion ou de précarité.
Soutenue par l’Etat (DREETS), la région (Cap Asso), le département, l’agglomération ou France Active, les Jardins de cocagne jouent ainsi un rôle social majeur pour aider les personnes à se reconstruire via des contrats d’insertion de 6 à 24 mois. Ces dernières travaillent sur les 8 hectares de champs maraîchers et dans la serre de 1 000 m2. Elles conditionnent également pour le compte de Val Bio Centre, association de producteurs bio du Centre-Val de Loire, près de 500 tonnes de légumes et de fruits. Chaque semaine, ce sont ainsi plus de 3 000 paniers de légumes à destination de l’Orléanais et de l’Ile-de-France qui sont préparés.
Pour progresser encore, la structure a recruté Steeve Blot en novembre dernier. Fort d’une expérience commerciale de 25 années, il a pour mission de développer la commercialisation de légumes bio dans les restaurations scolaires, collectives (EPHAD, entreprises) et traditionnelles.
Un tiers-lieu vivant
Cette année, l’association s’est engagée dans la construction d’un tiers-lieu. La mission a été confiée à Arnaud Moyen chef de projet tiers-lieu depuis août dernier. Le dispositif Fabriques du Territoire de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) intervient en soutien de cette initiative.
Le militant de l’éducation populaire possède une tonne de bonnes idées pour faire vivre le site : création d’un jardin pédagogique, d’un rucher et d’une mare pour la biodiversité, d’un atelier de réparation de vélos, d’un espace restauration voire d’un accueil touristique… « On n’a pas de pétrole mais on a des idées. Mais nous devrons trouver un modèle économique viable », assure Arnaud.
Médecin en reconversion, la Vendômoise Julie Badin a choisi les Jardins pour accomplir son stage de Master Sciences de la Santé, de l’Environnement et des Territoires soutenables à partir d’avril : « Je réfléchis sur la problématique de l’alimentation durable. J’aimerais travailler pour une structure de l’Economie Sociale et Solidaire à l’avenir ».
Fort de ces perspectives, les Jardins de Cocagne, qui ont développé depuis 30 ans, une culture de l’accueil et de l’accompagnement, entendent bien s’affirmer encore un peu plus comme un lieu incontournable de citoyenneté et de vivre ensemble.
(1) 11,20 € le panier avec cinq variétés différentes.
(2) Fresque du climat, rencontres Bas Carbone …