Le 21 août, journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, a signé la prise de fonction officielle de Sophie Brocas. Accueillie chaleureusement par le microcosme politique orléanais, la nouvelle préfète de région a parfaitement réussi son examen d’entrée avant de brosser, en surface, le programme qui l’attend à partir de maintenant.
Par Mael Petit
La rentrée commence déjà pour certains. Sérieux, bons élèves ou juste curieux, les camarades de la classe politique orléanaise ne souhaitaient pas rater les premiers pas de la nouvelle préfète de région Sophie Brocas. Ainsi on accueille la petite nouvelle avec sourires et bienveillance. Les serrages de paluches n’en finissent plus car il faut dire que nombre d’élus ont écourté leurs vacances pour assister à la première sortie officielle de Madame la préfète. Les courbettes vont bon train, les félicitations vont de pair bien sûr.
« J’ai reçu un accueil chaleureux… ou bien les gens sont très bons comédiens », note avec le sourire Sophie Brocas très contente de cette première sortie en public. Pour beaucoup Sophie Brocas n’est pas une inconnue puisqu’elle avait occupé, pas si loin de là, les salons de la préfecture d’Eure-et-Loir entre 2017 et 2019 avant de devenir directrice générale des Outre-mer rattachée au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.
Cela n’en fait pas pour autant une fine experte du territoire loirétain, ce qu’elle concède elle-même avec honnêteté. « Je n’en connaissais pas grand-chose avant mon arrivée, tout juste la salle de réunion de la préfecture de région où je me rendais une fois par mois, plaisante-t-elle avant de citer Orléans et l’entreprise Vasseneix à Saint-Denis-de-l’Hôtel comme lieux qui lui sont tout de même familiers. « Je n’ai qu’une connaissance superficielle et livresque de ce territoire », avoue-t-elle.
« Je suis une femme de contacts »
Alors en guise d’apprentissage express, la plus haute fonctionnaire de la région Centre compte sur son équipe préfectorale pour poursuivre son acclimatation et approfondir ses connaissances du territoire. Mieux, à peine installée Sophie Brocas a déjà hâte… de quitter sa préfecture pour partir à la rencontre des gens. « Je souhaite maintenant aller sur le terrain, je suis plutôt une femme de contacts. Je préfère voir les gens et privilégier le dialogue. Je trouve qu’on avance mieux de cette manière qu’en lisant des documents ou des notes ». Le terrain au cœur de sa vision du poste, c’est ce qui semble définir le style Brocas. C’est grâce à lui qu’elle espère s’adapter le plus rapidement à son nouveau fauteuil loirétain, devenu un peu plus large que le chartrain d’il y a quatre ans. Car cette montée en gamme s’accompagne de fonctions élargies avec la région. D’ailleurs la nouvelle préfète ne cache pas son impatience de débuter « cette nouvelle aventure » et de découvrir des départements qui ne manquent apparemment pas de la séduire, possédant « des atouts incroyables, à la fois économiques avec une filière industrielle d’excellence ou géographiques de par la localisation centrale de la région. Le Centre-Val de Loire est une terre de culture, d’histoire et de patrimoine sans oublier son essor touristique, sa nature éclatante et son fleuve majestueux », énumère la préfète qui prend bien le soin de ne rien omettre dans son discours d’introduction face au parterre d’élus. Une présentation soignée et réussie pour la nouvelle devant une classe politique orléanaise à l’écoute.
Le convoi de l’eau comme baptême du feu
Reste que les premiers examens vont rapidement se dresser sur sa route avec la rentrée de septembre. Avec la finalisation des négociations du volet des mobilités des contrats de plan Etat-Région (CPER) pour la période de 2023 à 2027, avec la problématique du changement climatique ou encore la sauvegarde des services publics que Sophie Brocas imagine déjà comme le « fil rouge de son mandat » … c‘est surtout le convoi de l’eau et l’épineux dossier de la gestion de l’eau qui obligent la préfète à être sur le pont dès cette semaine. Une manifestation itinérante partie des Deux-Sèvres qui doit faire escale en Indre-et-Loire, en Loir-et-Cher et donc dans le Loiret, dans le but de protester contre les projets de méga-bassines. Les organisateurs, le collectif Bassines Non Merci ! et le syndicat agricole Confédération paysanne, qui étaient déjà venus à Orléans en décembre 2022, ont prévu un nouveau rassemblement devant l’Agence de l’eau Loire Bretagne basée à Orléans et qui finance ce type d’infrastructure.
Ils ont également sollicité une audience auprès du préfet de région et du directeur général de l’Agence de l’eau. Et cette fois, les présentations seront sûrement de courtes durées et le discours moins policé. « Je crois comprendre que les organisateurs et les participants s’inscrivent dans une volonté de dialogue et non l’affrontement. Je vais travailler le dossier avec les équipes mais je comprends la légitime interrogation des agriculteurs sur leur besoin en eau ». Encore sur la réserve, Sophie Brocas compte rentrer dans le vif du sujet ce vendredi. D’ici là, elle a trois jours pour préparer et parfaire ses connaissances du dossier. La préfète voulait du terrain ? La voilà servie.
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