À 35 minutes de Blois et 50 minutes de Tours, le château de Vendôme, construit sur un éperon rocheux surplombant la vallée du Loir, aurait des origines gauloises et pourrait reposer sur les fondations d’un oppidum. Au fil des siècles, les comtes de Vendôme, sous l’influence des conflits entre Plantagenêts et Capétiens, renforcent les fortifications du château pour se protéger. Plus tard, le domaine connait une période de déclin jusqu’à sa vente pendant la Révolution française. Cependant, le majestueux cèdre, planté en 1807, symbolise la renaissance du lieu en tant que parc paysager d’agrément.
Par Rosa Tandjaoui (CulturAdvisor)
Château et parc de Vendôme
Les origines
À une très lointaine époque, le cours du Loir autour de l’actuelle Vendôme se divise en plusieurs bras. Ceci favorise l’établissement humain, et des habitations troglodytes sont creusées dans le flanc de sa rive gauche. Le château de Vendôme se situe sur un éperon rocheux qui domine la vallée du Loir de 35 mètres. Cependant, son origine semble remonter à l’époque Gauloise et il pourrait être construit sur les fondations d’un Oppidum.
Durant l’Empire romain, Martin de Tours christianise la région au Ve siècle. Ainsi, on retrouve dans le traité de l’Andelot, rédigé par Grégoire de Tours et datant de 587, la première preuve écrite de l’existence d’un lieu fortifié à Vendôme. En effet, on y retrouve la mention d’un château cum castellis Duno ve Vindocino.
Le comté de Vendôme
Au début du IXe siècle, un certain Troandus devient le premier comte de Vendôme. Cependant, ce n’est qu’en 976 que l’existence du comté est explicitement mentionnée. Autour de l’an mil, ce dernier tombe sous la domination du puissant comte d’Anjou, Foulques Nerra. Il semble qu’il ait fait ériger le donjon situé à l’emplacement futur de la capitainerie.
En 1032, Geoffroy Martel, fils de Foulques Nerra, prend le contrôle du comté. Une légende raconte qu’après avoir observé trois étoiles filantes tomber dans une source depuis son château, il décide de fonder l’abbaye de la Trinité.
Une autre légende attribue à sa femme Agnès de Bourgogne la construction de la collégiale Saint-Georges à l’intérieur du château vers 1037, car elle était fatiguée de devoir remonter au château après avoir assisté à la messe. Foulque l’Oison, décédé en 1066, est le premier comte à être inhumé dans la collégiale.
Entre les Plantagenêts et les Capétiens
À partir du milieu du XIIe siècle, le comté de Vendôme est au cœur du conflit entre les Plantagenêts et les Capétiens. Pour se protéger des comtes de Blois et des rois de France, les fortifications du château sont régulièrement renforcées. Cependant, une rencontre a eu lieu au château entre le roi Louis VII et le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt, en 1170. Suite à la trêve du 26 octobre 1206 entre Philippe Auguste et Jean Sans Terre, le Vendômois devient une région soumise à la dynastie capétienne. Les comtes de Vendôme deviennent alors des vassaux fidèles du roi de France.
En 1227, la régente Blanche de Castille et son fils aîné, le futur Saint-Louis, trouvent refuge au château de Vendôme pour échapper aux nobles révoltés. Durant la guerre de Cent Ans, les fortifications sont à nouveau renforcées et les tours équipées de mâchicoulis.
Un lieu chargé d’histoire
Au XIVe siècle, le comté devient, par mariage, une possession de la Maison de Bourbon. Lieu stratégique et de passage, il est le théâtre de nombreux évènements historiques :
- Le 21 août 1458, le roi Charles VII y préside le jugement du duc Jean D’Alençon, accusé de haute trahison.
- Le roi Louis XI y séjourne en 1480.
- François 1er l’érige en duché-pairie en 1515.
- Jacques V, roi d’Écosse, y demande en mariage Marie, fille cadette du duc Charles de Bourbon en 1535.
- François 1er y aurait été reçu les 30 et 31 mars 1540.
- François II et Marie Stuart y font halte en 1560, ainsi que Charles IX et Catherine de Médicis en 1562.
- Jeanne d’Albret, reine de Navarre, y établit un prêche protestant en 1559.
Un lent déclin
Après son accession au trône de France, Henri IV, qui est protestant, doit reconquérir Vendôme tombée sous le contrôle de la Ligue catholique. Le 19 novembre 1589, les remparts du château sont canonnés et le duché reprit par l’armée royale.
Ainsi, le domaine entame un lent déclin. Abandonné, il commence à tomber en ruine, jusqu’à ce qu’il soit vendu comme bien national à la Révolution. Là, il sert de carrière de pierre et en grande partie détruit. Cependant, l’imposant cèdre, dont la plantation remonte à 1807, symbolise la renaissance du lieu en tant que parc paysager d’agrément. Un magnifique parc à l’anglaise créé au XIXe siècle, qui offre un panorama unique sur la ville.
À découvrir en famille
La visite des vestiges et du parc du château de Vendôme convient parfaitement aux enfants à partir de 10 ans.
Visite et renseignements
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