Moins connu que la FOL (Fédération des Œuvres Laïques), en s’appuyant sur une structure administrative moins dense, l’association d’éducation populaire Les Francas se veut complémentaire des structures locales. Dans le Cher, toute l’année, elle les accompagne pour développer leurs projets d’éducation, au centre de loisirs, à l’école, ou dans l’espace public.
Par Fabrice Simoes
Des bottes de paille, un parcours du combattant sur tapis en mousse, un cours de baby yoga à l’ombre d’un grand arbre, des parents en tongues, des bambins tout sourires et babillements, c’est la base de loisirs éphémère des Patouillards à Vignoux-sur-Barangeon. Une fée avec une baguette magique, un lutin façon portier de chez Hamleys, à Londres, un papillon sous un chapeau de paille, c’est une partie de l’équipe des Francas qui a mis sur pied cette journée champêtre pour les familles, la dernière de la semaine dans le village berrichon. Quelques jours plus tard, c’est à Nérondes, dans le Sud du département du Cher, que la base se reconstituera… Là, en plus des activités plus classiques, une autrice illustratrice, Lydie Baron, dans le cadre du dispositif Partir en Livre, était accueillie en résidence.
Depuis la fin de la dernière guerre mondiale, les semaines Patouillards, les séjours en colos, les stages Bafa, sont les démonstrations des capacités de mise en action des Francas du Cher, membre de la Fédération Nationale des Francas, sur le terrain. Association laïque de structures d’activités et d’individus, elle agit pour l’accès de tous les enfants et de tous les adolescents à des loisirs de qualité. Les Francas se veulent « un espace de rencontre de tous les éducateurs, enseignants, parents, animateurs … favorisant le brassage des origines, des âges et des milieux ».
Des parcours pour les plus petits, sous l’œil des parents attentifs. Photo Magcentre
L’idée initialement était de rassembler des hommes et des femmes qui « ont voulu imaginer et construire un monde de paix dans lequel les enfants auraient toute leur place ». Les premiers responsables du mouvement des Francs et Franches camarades provenaient de divers horizons associatifs des Éclaireurs de France, du CEMÉA, du mouvement des Auberges de jeunesse, de la philosophie de la pédagogie Freinet, du Groupe français d’éducation nouvelle, ou encore de la Ligue française de l’enseignement et du Syndicat national des instituteurs, entre autres. C’est Pierre François, alors responsable des Éclaireurs de France, qui imagine un grand mouvement laïque d’enfants dans lequel au lieu d’être spectateurs immobiles ou simples auditeurs, garçons et filles, de tout leur être, participent à leur propre éducation. Vaste projet qui a évolué mais perdure dans les territoires. 80 ans plus tard, la volonté de conserver le projet de Mouvement d’Éducation Populaire, complémentaire de l’école, est toujours présente.
Éclectisme d’actions et de territoires
A l’échelon du département, les Francas agissent auprès des centres de loisirs, contribuent à l’amélioration de la qualité éducative des espaces éducatifs accueillant les enfants et les adolescents. Tout au long de l’été, que ce soit à Berry-Bouy, Bourges ou Aubigny-sur-Nère, les animatrices et animateurs étaient sur le pont pour des séjours à thèmes comme l’éloquence, la photo ou au fil des pages. Durant le mois de juillet, en partenariat avec le ministère de la Culture, les Francas du Cher étaient ancrés sur le territoire berruyer avec l’opération nationale “Mon Patrimoine” devenue, à Bourges, “Festoyez chez Jacques Cœur“, dans le palais du grand argentier royal. Danses et musiques anciennes, contes, étaient proposés à cinq centres de loisirs et espaces ados ainsi qu’à deux structures d’accompagnement à la scolarité et une IME. En août, c’est une douzaine d’ados qui sont partis en Allemagne dans le cadre d’un projet OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse).
Sur fond de véritables repères de sens pour agir dans la société, au-delà des simples mots d’humanisme, liberté, égalité, solidarité, laïcité et paix, les activités des Francas sont en prise avec les évolutions de la société. Elles s’appuient sur la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) comme cadre de référence pour tous les éducateurs afin de rendre « l’Homme et le Citoyen le plus libre et le plus responsable possible, dans la société la plus démocratique possible ». On comprendra parfaitement que, pour le moment, ce n’est pas vraiment acquis !
L’éducation populaire c’est aussi la pâte à sel qui devient sculptures sur tronc d’arbres. Photo Magcentre
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