Paris-Brest-Paris, les pédaleurs de la mer

A partir du 20 août, ils seront 6 800 à pédaler pour aller saluer la mer. Pour la beauté du geste, une centaine de cyclos de la région se lancent dans l’aventure, dont un Castelroussin. Pourquoi tant de peine ?

Par Pierre Belsoeur

Pascal Lorilloux s’attaque de bon appétit à Paris-Brest-Paris


1 220 kilomètres à bicyclette, vous imaginez ? Pascal Lorilloux, 57 ans, n’est pas coureur cycliste, mais cyclotouriste. Il a participé et terminé deux fois Paris-Brest-Paris. Et il y retourne ! Il ne sera d’ailleurs pas le seul récidiviste. Les cyclos engagés dans cette épreuve appartiennent à l’espèce des durs à cuire, habitués à l’effort solitaire. Tous les quatre ans ils répondent à l’appel de l’Audax Club Parisien, organisateur de cette épreuve de grande endurance.

Le schéma est simple : départ de Rambouillet entre le 20, 16 h et le 21 août 6 h, direction Brest avec six zones de pointage en cours de route. En fonction de l’option choisie le cyclo a de 80 à 90 heures pour effectuer son raid. On trouve de quoi se restaurer, faire un brin de toilette ou réparer son vélo tous les cent kilomètres sur les zones de pointage. Pour le reste, le participant suit son chemin sur son GPS ou sur les flèches au sol et gère son temps de récupération à sa guise. Ce n’est pas une course, il n’y a rien à gagner sinon un maillot et une médaille souvenir. Et pourtant 2 500 places seulement sont réservées aux cyclos français pour faire de la place aux participants venus de toute l’Europe.

Une année à « manger du kilomètre »

Un équipement haut de gamme pour voyager en toute autonomie.


Paris-Brest-Paris se prépare près d’un an à l’avance. « J’ai décidé en octobre 2022 de repartir », confirme le cyclo castelroussin. Pour être prêt en août, il faut avoir accumulé 10 000 km d’entrainement. L’Audax Club Parisien, exige des candidats l’obtention de brevets de 200, 300, 400 et 600 kilomètres à boucler à 22km/h de moyenne pour prétendre à une préinscription. Autrement dit une telle décision implique pour dix mois un style de vie boulot-vélo-dodo. Car finalement, les 84 heures passées sur les routes de l’ouest c’est la cerise sur le gâteau par rapport aux kilomètres accumulés l’hiver et au début du printemps. Pascal rejoignait trois cyclos à Bourges pour effectuer les trois premiers challenges. Pour le 600 km près de 90 cyclos de la région Centre se sont retrouvés à Fleury-les-Aubrais. Mais sur de telles distances on ne roule pas en peloton. « Si l’on se donne un tableau de marche avec une moyenne à respecter, on a toutes les chances de ramasser un coup de barre ». La progression peut s’effectuer en groupe, ou en solitaire. Et là c’est la tête qui doit être au diapason, car le faux plat attaque autant le moral que les jambes ! Alors pourquoi cet aller-et-retour reprenant exactement le même parcours pour la troisième fois ?

Des vélos connectés

GPS avec cardio fréquence mètre pour ne pas se mettre dans le rouge


« On regarde le paysage à droite à l’aller et à droite au retour. Comme cela on a fait le tour de la question, s’amuse Pascal. Je suis bien sur mon vélo. Le premier essai s’était bien passé, la seconde fois j’ai pu rectifier les petites erreurs, d’alimentation en particulier. Il ne faut surtout pas oublier de s’hydrater, même si on n’a pas soif. Lorsque l’on passe à Carhaix pour la seconde fois, c’est pratiquement gagné car ça veut dire qu’on est venu à bout des Mont d’Arrée. Je me demande dans quel état va être le paysage autour de la chapelle de Saint-Rivoal après les incendies de l’an dernier. Mon but c’est simplement d’aller au bout, peut-être pour me prouver que je peux encore le faire. Au départ il y aura un cyclo de la région qui doit en être à sa onzième participation ! »

Les cyclotouristes de Paris-Brest sont peut-être les survivants d’un autre temps, celui où être comptait plus que paraitre, mais ils vivent avec leur époque et leurs machines comportent désormais des équipements haut de gamme : moyeux avant avec dynamo intégrée, variateur d’ampérage pour ne pas griller la batterie, éclairage led, port USB pour recharger GPS et portable… une véritable mini centrale électrique.
Car la sécurité reste le maître-mot des organisateurs qui entretiennent le souvenir d’une course cycliste dont la première édition date de 1891. Mais on ne fait plus la course entre Paris et Brest depuis 1951.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : La Loire à Vélo : « l’aspirateur à touristes » !

 

Commentaires

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  1. Bonjour,
    Très bel article qui résume joliment cet épreuve. Je me permet de corriger la moyenne, il est certes conseillé de rouler à 22 km/h de moyenne. Mais ce sont des brevets à allures libres qui permettent de se qualifier au Paris Brest Paris Randonneur, et la limite horaire impose une moyenne entre 13 et 15 km/h selon les brevets, pauses comprises. A ces moyennes, une bonne gestion de l’alimentation et du sommeil permet au plus grand nombre de parcourir des distances qui semblent inatteignables à la plupart des gens.

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