[Rétro] La cuisine d’Emmanuel Macron à Vendôme

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Date initiale de publication 26 avril 2023

Après l’agriculture en septembre 2022 à Outarville, dans le Loiret, le président de la République avait choisi le 25 avril 2023 le Loir-et-Cher, pour cette fois-ci une moisson de santé. Sans stéthoscope mais avec de sempiternelles casseroles.

Par Emilie Rencien


Il va presque devenir lassant d’écrire le mot « casseroles ».
 Il va falloir trouver des synonymes, même si le sens de la démarche ne changera pas d’un iota. Une frange de la population française ne décolère toujours pas depuis les 49-3 et le passage en force de la réforme des retraites repoussant l’âge légal de départ à 64 ans. À Vendôme, le comité d’accueil sonore était donc bien là pour recevoir le Président Macron, lors de sa visite à la Maison de santé pluriprofessionnelle universitaire, l’arrêt préfectoral initial devant boucler le périmètre et interdire tout « rassemblement revendicatif » ayant été finalement suspendu. Sur les rails de la gare TER dans les abords de la fameuse Maison, la liberté de manifester demeurant démocratique, plusieurs lignes de personnes et de drapeaux de syndicats flottaient au vent, au rythme de sifflets et des casseroles. Ils auraient été 350 à tenir un tel orchestre pour Emmanuel Macron, selon les organisateurs mobilisés.

Didier Barbelivien, ami de Nicolas Sarkozy, qui était en concert au Minotaure de Vendôme quelques jours auparavant, aurait presque pu rester pour les accompagner à la guitare en compagnie de son autre ami et ancien politique, Maurice Leroy, rentré de Russie et aperçu parmi son public pour son tour de chant du 23 avril.

Mais il n’y avait pas que des casseroles ce 25 avril. M. Macron possédait in situ ses fans et ses soutiens, dans une autre rue de l’autre côté de la Maison de santé. Quelques visages connus et toujours marcheurs (Danielle Attia-Schussler, et Alban Parvaud qui ont animé lors de précédents scrutins des comités sur la Sologne et le Val de Cher Controis), et d’autres plus anonymes venus de Morée et des communes alentour, attendaient dehors dès 13 heures, derrière des barrières, amies ici. Certains avaient apporté un livre dans l’espoir d’un autographe, pendant qu’un monsieur, sans doute à la retraite, vantait, quoiqu’il en coûte, les mérites de leur Président selon lui « progressiste », « qui n’est pas clivant ».

Echange entre des professionnels de santé et Emmanuel Macron. Photo Emilie Rencien

Trois salles, trois ambiances

Une autre chanson s’interprétait à l’intérieur de la Maison de santé. Le tintamarre des casseroles était perceptible de manière éparse, avant de laisser place à la cuisine affirmée d’Emmanuel Macron. Le président de la République a échangé au moins 1h30 avec des professionnels de santé, en présence d’élus de tous bords et horizons (le maire UDI de Vendôme, Laurent Brillard, le président du département de Loir-et-Cher, Philippe Gouet ; le vice-président du Conseil régional, Harold Huwart ; le sénateur centriste Jean-Marie Janssens ; les trois députés du département, Christophe Marion (Renaissance), Mathilde Desjonquères (MoDem) et Roger Chudeau (RN), etc.). 
« Nous sommes au bout d’un modèle, dans une période de transition.
 Nous avons un déficit de soignants, et on voit le temps que ça va prendre pour redresser la barre. Il faut créer une convergence des modèles, favoriser les délégations d’actes médicaux et administratifs pour sauver du temps médical », a délivré, entre autres ordonnances médicales, le chef de l’État, face aux problématiques d’accès aux soins et notamment le cas de la maternité de Vendôme menacée. 

Certains élus avaient préféré se pourfendre de mots sur les maux, envoyés à la presse, plutôt que de participer à ce déplacement présidentiel. Le maire de Blois, Marc Gricourt (PS), par ailleurs premier vice-président de la région Centre-Val de Loire et président de la FHF Centre-Val de Loire (Fédération hospitalière de France), a par écrit particulièrement souligné que « la récente annonce de revalorisation d’un euro cinquante par consultation résonne comme une provocation qui ne va pas inciter les médecins à accepter des soins non programmés ni encourager les jeunes professionnels à s’orienter vers la médecine de ville. La santé a un coût, mais n’a pas de prix ! ». 
Étienne Panchout, conseiller municipal d’opposition de Blois (MoDem) et en sus président du Cdomk41, Conseil de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes du Loir-et-Cher, avait choisi la voie du communiqué également : « La loi – de la députée du Loiret, Stéphanie Rist – prometteuse sur l’accès direct a accouché d’une souris après son passage au Sénat et en commission mixte paritaire certainement en raison d’une confusion importante entre délégation de tâches dans le cadre des pratiques avancées, et accès direct. Malgré tout, il est temps de fluidifier le parcours des loir-et-chériens pour de bon, allons-y pour l’accès direct aux kinésithérapeutes. »

Au milieu de toutes ces demandes, indignations et réclamations, l’hélicoptère, pris par M. Macron à Thoré-La-Rochette, commune sise à environ une dizaine de kilomètres de Vendôme, sûrement pour des raisons de sécurité, vers 17h, aura sans aucun doute couvert une nouvelle mélodie chantant « Toujours du fric ! Du fric ! Pour le fric ! », qui s’était frayée un chemin parmi les barrières au début amicales devenues barricades en fin de visite officielle, sous les objectifs d’une soixantaine de journalistes accrédités, nationaux, ainsi que cette fois, en nombre, locaux.

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Commentaires

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  1. Quel agréable moment, la lecture de cet article !
    De la cuisine politicienne aux tintements de casseroles en écho particulièrement soutenu pour cette visite présidentielle, la résistance se porte bien en Loir et Cher !
    La santé n’ayant pas de prix mais un coût , il est grand temps de soigner l’offre de soins (publique) en France loin des grandes villes !

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