Dans lAngleterre conservatrices des années 60, Paul Raymond part en croisade contre la frilosité ambiante en ouvrant son premier club de strip-tease à Londres et en lançant le soft-porn Men Only. « Pas mal pour un gamin de Liverpool qui a débarqué à Londres avec 5 livres dans sa poche » comme il le répète sans cesse.
Divisée par le puritanisme, une partie de lAngleterre le cloue au pilori tandis que lautre lélève au rang de modèle dinspiration divine (encore aujourdhui il est amusant de voir cette même division entre post-victoriens lugubres et fossoyeurs exaltés du thatchérisme crachant sur la dernière demeure de la sorcière, un phénomène quil est peu probable de rencontrer en France).
Le film de Winterbottom sarticule autour de la personnalité de Raymond à travers le prisme de 3 femmes : sa première femme, Amber qui deviendra le modèle Fiona Richmond et sa fille Debbie qui succombera à une overdose en 1992. Un film « psychologique » donc ? Raté. Le film aurait gagné à développer certains aspects des relations plutôt que de se concentrer sur les petites vannes de cocaïnomanes et le vide mordant de certains plans.
Alors quoi ? Trop de débauche et de fêtes endiablées ? Pas assez oui ! La monotonie de ces séquences qui se ressemblent toutes na dégale que lincapacité de Winterbottom à user de son génie créatif bien réel !
Une touche positive tout de même avec une forme enthousiasmante, un usage du noir et blanc mesuré, la couleur qui vient appuyer la folie des seventies et une bande-son qui ne casse pas des briques mais qui relève lintérêt du film malgré tout.
Nicolas Pons
Un film de Michael Winterbottom 1 h 41
avec Steve Coogan, Anna Friel, Imogen Poots
http://www.youtube.com/watch?v=b0KbFEJGs3I