Jusqu’au 31 août, Blois et Le Pays des Châteaux invitent à des promenades dans la ville et aux alentours très inspirées par la photographie. Retour en images sur des journées aussi festives qu’incitatives.
Par Jean-Luc Bouland
Les 15 expositions des Promenades photographiques s’étalent en 13 lieux. Tel le reportage de Maxime Riché sur le mégafeu Campfire de 2018 en Californie, présenté dans les jardins de l’Evêché.
Photographiquement parlant, préférez-vous la couleur ou le noir et blanc ? Qu’expriment pour vous ces deux techniques, considérées réellement comme des modes d’expression différents ? Et, quand on vous parle de “mouvement”, associez-vous ce mot seulement au sport, tel le Tour de France, ou voyez-vous cela d’une façon plus vaste, en y incluant aussi une évolution culturelle, ou sociale ? Questions pièges, direz-vous. Pas pour tout le monde.
Du jeudi 27 au dimanche 30 juillet, malgré une météo mouvementée, à l’unisson du propos, les photographes invités à Blois à participer à l’édition 2023 des Promenades photographiques se retrouvaient pour rencontrer leur public, présenter leur travail, et échanger nécessairement sur leur pratique. Même si, entendait-on dans les allées, chacun a son style, se moquant parfois des tendances.
Lors de l’édition 2022, à Vendôme, l’invité d’honneur, Christine Spengler expliquait qu’elle n’utilisait que le Noir & Blanc dans ses reportages de guerre, ou de situations de crise, pour ne pas montrer la couleur du sang. Un propos repris en partie cette année par les membres de l’agence MYOP, exposés au Capitole, tout comme Marc Simon et Edouard Elias, qui présentent eux aussi des reportages, mais à l’Office de Tourisme.
Mais que dire alors des oeuvres en Noir et Blanc dites “artistiques”, sans être pour autant plasticiennes, appréciées du marché américain, notamment dans l’esprit du courant humaniste cher à Doisneau ou à Willy Ronis ? Et comment classer les travaux et portraits que l’on rencontre par exemple chez quelques auteurs de nus, tel Jean-Loup Sieff… ou sur les cimaises des clubs photo d’amateurs membres de la FPF, tels ceux exposés justement, ce week-end-là par leur Union régionale ?
Il faut être passionné pour s’attarder sur de telles fausses polémiques, diront certains. C’est justement l’objet de ces promenades photographiques que de susciter le débat, en montrant la diversité des styles et des démarches, et en expliquant à longueur de temps que ce qui fait le photographe, ce n’est pas son appareil (reflex haut de gamme ou photophone) mais bien son regard, avec toute sa sensibilité et sa réflexion. Et c’est tout ce qui fait le haut intérêt de telles promenades, aussi instructives que bucoliques (même sous la pluie) dans les rues de Blois et villages alentours.