Trois villes moyennes aux festivals internationalement reconnus, s’unissent en faveur de « Bourges 2028, capitale européenne de la Culture » : Angoulême, Avignon et bien sûr Bourges, candidature soutenue par la Région Centre Val-de-Loire.
Par Bernard Thinat
C’est au Centre des Congrès d’Avignon, au sein du Palais des Papes, que les quatre collectivités territoriales ont tenu une conférence de presse, afin de présenter et soutenir la candidature de Bourges, ville moyenne de moins de 100 000 habitants, face à trois métropoles, pour la désignation en décembre prochain de la ville française, capitale européenne de la Culture en 2028. La précédente capitale culturelle française fut Marseille en 2013. Un Collège d’une douzaine d’experts de diverses nationalités, dont deux Français, arbitrera au sein d’une short-list entre Bourges, Rouen, Montpellier et Clermont-Ferrand.
En présence des trois maires, Cécile Helle pour Avignon, Xavier Bonnefont pour Angoulême et bien sûr Yann Galut pour Bourges, et de Delphine Benassy, vice-présidente de la région, déléguée à la culture et à la coopération internationale, la conférence, animée par Pascal Keiser, commissaire général de l’équipe de Bourges 2028, et en présence de Boris Vedel, directeur général du Printemps de Bourges, a affirmé les atouts de la ville de Jacques Cœur, « Territoire d’avenir, créatif, européen et 1er projet de Capitale européenne bas carbone ».
Intervention de Yann Galut
Le maire de Bourges, relève plusieurs éléments dans la candidature de sa ville. Il note que les élus présents à la tribune considèrent que la culture est essentielle à l’être humain. Il rappelle le débat d’il y a deux années de cela, quand les musées, les théâtres étaient fermés, que la culture n’était donc pas considérée comme essentielle. Il se souvient, lorsqu’il a été élu maire de la cité berrichonne en juillet 2020, s’être interrogé pour savoir comment faire vivre Bourges qui était « une belle endormie », « comment redonner de la fierté aux habitants ». Sa réponse a été la culture. Il rappelle que Bourges possède un magnifique Printemps, que Bourges a eu la première Maison de la Culture en France, symbole de la décentralisation, précisant que la culture à Bourges représente 16 % du budget de la ville.
Le second élément qu’il met en avant, c’est que Bourges ainsi que la région Centre sont des territoires à taille humaine, et de paraphraser la célèbre chanson en disant que « le temps des villes à taille humaine est venu », évoquant les marais et le lac du Val d’Auron tout près du centre-ville.
Le troisième élément qu’il souligne, c’est « un nouveau rapport au temps », il souhaite « reconquérir le temps », loin des start-ups où tout doit être rapide. Il proposerait une
« déambulation » aux millions de touristes qui afflueraient, leur dire de venir pour 2 ou 3 semaines, découvrir la région Centre, les villes à taille humaine, à travers de nombreux projets culturels, touristiques, de nombreuses dynamiques. Et de citer la ville d’Evora au Portugal, capitale européenne de la culture en 2027 dont le thème est « prendre son temps, vaquer ».
Enfin, il évoque le projet autour de « la cité européenne des artistes et des auteurs », revendiquant les droits et un statut européen pour ces personnes, avec un centre de ressources, un territoire d’accueil pour artistes, s’intéressant à la santé, à la formation des artistes, à leurs droits sociaux.
Et de conclure en souhaitant que la candidature de Bourges soit retenue, pour que ce choix fasse sens, pour dire que la culture se développe de manière massive dans les villes de moins de 100 000 habitants, lesquelles, déplore-t-il, « subissent une montée des populismes, sont touchées par les violences urbaines, où la fracture sociale se retrouve principalement dans ces villes moyennes ». Et de croire que la réponse à cette fracture sociale est la culture, à l’instar de villes comme Avignon ou Angoulême.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #4