La crise continue à la Métropole où son président-malgré-lui vient d’être mis en minorité sur une demande d’augmentation substantielle du budget de son équipe de basket préférée, l’OLB. Et si les dialogues ne sont pas à la hauteur d’un Michel Audiard, les conséquences pour le sport professionnel à Orléans commencent à peser lourd.
Par Gérard Poitou
La politique du sport professionnel a une nouvelle fois divisé le Conseil métropolitain ce mercredi avec le refus d’une large majorité d’élus, gauche et droite confondues, de voter une rallonge de 400.000 € au budget de l’équipe de basket (soit une augmentation de plus de 30% de son budget annuel), rallonge réclamée par le Président de la Métropole, Serge Grouard, qui subit là un sérieux désaveu. Une précédente augmentation avait déjà été votée en mai dernier à hauteur de 210.000 € pour compenser les surcoûts locatifs dus au CO’Met qui révèle chaque jour un peu plus son statut de gouffre financier.
L’OLB se voit ainsi privé de ses ambitions de recrutements de joueurs de haut niveau éloignant un peu plus l’espoir de rejoindre la Pro A l’année prochaine. Après les Panthères de Fleury les Aubrais liquidées faute d’un accord de subvention de la Métropole, l’OLB se voit aujourd’hui nouvelle victime des querelles intestines de la Métropole.
Crise de la présidence
Comment ne pas voir dans ce vote de défiance les séquelles de la crise de juillet 2020 qui vit l’improbable élection du maire PS de Saint-Jean-de-la-Ruelle à la présidence de la Métropole, Serge Grouard, alors LR, à la manœuvre pour empêcher à tout prix le macroniste maire d’Olivet d’accéder à une présidence consensuelle ? Avec une naïveté à laquelle il ne nous a pas habitués, Serge Grouard « s’étonne » aujourd’hui de la prise de position de Matthieu Schlesinger qui demande de la visibilité sur le financement de l’équipe de basket avant de décider d’une rallonge qui peut attendre…
« Les calculs politiques l’ont emporté. Il fallait effacer le bilan d’Olivier Carré. »
Matthieu Schlesinger avril 2021
Mis en minorité sur son budget métropolitain en 2021, l’ex-président Christophe Chaillou avait démissionné. Serge Grouard, son successeur malgré lui, avait brossé alors un tableau catastrophique des finances de la Métropole endettée jusqu’au cou, pour justifier des coupes sombres dans les projets de cette dernière, avant de demander cette subvention pour le moins exceptionnelle pour l’équipe de basket. Déjà en octobre dernier une dizaine de vice-présidents, pas tous de gauche, se plaignaient dans un courrier de l’arbitraire de la gestion métropolitaine sans visiblement avoir été entendus.
Trou dans le gâteau, le CO’Met confirme son statut de gouffre financier pour lequel il faut acheter à prix d’or des événements sportifs qui justifient son remplissage, le come-back de Michel Polnareff ayant montré les limites de l’équipement en matière de variété. Quant aux vraies questions politiques avec une vraie étude sur la gratuité des transports en commun ou un plan de circulation vélo digne de ce nom, les métropolitains, qui ne votent pas et regardent le film, devront encore attendre…
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