Les Castelroussins ont sauvé leur place en National en raclant les fonds de tiroirs et en divisant leur train de vie par deux. Un pari sur l’avenir.
Par Pierre Belsoeur
Michel Denisot et Denis Merigot maire adjoint aux sports (et ancien joueur de la Berri sous l’ère Revelli) – Photo PB
Michel Denisot qui avait pris ses distances, en abandonnant la présidence d’honneur de la Berri, est revenu en sauveur face à la DNCG qui contrôle la gestion des clubs pros. Cette instance avait rétrogradé le club en National 2 lors du premier examen du dossier. Une décision qui faisait perdre à la Berri son statut de club pro et disparaître son centre de formation. La Berrichonne avait fait appel de cette décision et l’emblématique président avait repris du service aux côtés de propriétaires saoudiens pour préserver l’avenir de sa Berri. Il n’avait pas seulement payé de sa personne, il avait aussi versé au pot une somme un peu supérieure à ce qu’avait rapporté la vente de ses actions, encourageant les autres anciens actionnaires à l’imiter.
Son initiative a provoqué un frémissement, mais pas une mobilisation massive. Patrick Trotignon a abandonné pour sa part une année de salaire de président exécutif, de nouveaux investisseurs sont venus rejoindre le club mais surtout United World, l’actionnaire majoritaire a effacé l’ardoise de 850.000 €, conclusion d’une saison délirante et improductive. L’actionnaire saoudien et les Berrichons ont présenté un budget cohérent pour envisager la prochaine saison en National. Repêchage accordé.
Du neuf avec du vieux
Olivier Saragaglia sera chargé de réussir avec deux fois moins de moyens là où ses prédécesseurs ont échoué. Il n’arrive pas en terrain inconnu puisque, après avoir été joueur (et participé au retour de la Berri en Ligue 2 au siècle dernier ! ) il y a officié comme entraineur adjoint, ce qui lui a valu de se retrouver trois fois entraineur, le titulaire du poste, qu’il s’agisse de Michel Estevan, Jean-Luc Vasseur et Nicolas Usai, ayant été remercié. Il vient de réussir deux très belles saisons à Sedan, mais le club est relégué en championnat régional pour … raisons financières ! Il arrive avec deux de ses défenseurs. La sévérité de la DNCG va peut-être faire le bonheur de la Berri car un certain nombre de joueurs de National ou Ligue 2 se retrouvent sur le carreau et devront réviser leurs exigences à la baisse. Ils sont déjà six joueurs de National à avoir fait ce choix. Un gardien est aussi attendu.
La Berri a néanmoins laissé partir 17 joueurs arrivant en fin de contrat, ne conservant que 12 pros dont le contrat courait encore, mais que l’on ne voyait pas souvent en équipe fanion. Il va donc falloir réussir une préparation haut de gamme pour créer un esprit d’équipe et même de commando au sein d’un groupe disparate où les jeunes du centre de formation seront appelés à prendre des responsabilités plus vite que prévu.
Car malgré les saignées dans l’effectif et dans l’encadrement du club il va falloir jouer la montée, sinon, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’actionnaire sera encore plus réticent à boucher les trous du budget la saison prochaine, même si Abdullah Alghamdi (le directeur général de United World) a affirmé à Michel Denisot que le groupe était engagé pour deux ans. Les promesses, souvent, n’engagent que ceux qui les écoutent. Et puis l’attitude de l’actionnaire principal a sévèrement douché l’enthousiasme des supporters. Alors oui Olivier Saragaglia devra faire des miracles dès le début de saison pour garder en vie une Berri déjà miraculée. Premier entrainement lundi, premier match de championnat le 11 août à Cholet.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : La Berrichonne, sans argent … et sans joueurs