Elles ont quitté la place de la République. Les Jeux olympiques vont rendre célèbres les colonnes de Rougemont dans le monde entier l’année prochaine. Toutes belles, les trois couleurs vivent une nouvelle vie au Centre National de Tir Sportif. Mais…
Par Pierre Belsoeur
Un léger monticule leur permet de prendre de la hauteur par rapport aux bâtiments blancs du Centre National de Tir Sportif (CNTS) qui accueillera en juillet et août 2024 les épreuves de tir olympique et paralympique. Elles, ce sont évidemment les colonnes de Rougemont, toutes belles, toutes propres après un passage dans l’atelier de chaudronnerie et réparation de la société Besson. Le bleu, le blanc et le rouge des Piliers de la République sont prêts à se marier avec les anneaux olympiques.
Devant un public d’élus de l’agglomération, mais aussi d’anciens élus de la majorité socialiste et en présence de Michel Baczyk, président de la Fédération nationale de tir sportif (grand gagnant de l’opération puisqu’il récupère gratuitement une œuvre d’art monumentale pour son site), Gil Avérous a rappelé l’histoire des colonnes.
En 1999, l’artiste Guy de Rougemont avait été sollicité par la municipalité de gauche de Jean-Yves Gateaud pour traiter totalement la rénovation de la place de la République. Son projet n’avait pas été retenu, mais en dédommagement Jean-Yves Gateaud commanda ces trois colonnes destinées à célébrer la République.
Une rencontre avec l’artiste
Au cours de son allocution le maire raconta avoir rencontré l’artiste en 2014 pour lui parler du projet municipal de créer un Espace Jean-Yves Gateaud sur l’esplanade d’Equinoxe et la Médiathèque où seraient déplacées les colonnes. L’artiste n’était pas opposé à la manœuvre.
Ce projet ne vit pas le jour, mais dans l’esprit du maire, le déplacement ne posait pas de problème de mémoire par rapport à Guy de Rougemont, disparu voici deux ans. Les soins réservés aux colonnes et le choix de leur réimplantation, en triangle, conformément à la volonté de l’artiste, constituent les meilleurs arguments en faveur de l’équipe municipale. Seule Sophie Cortès, fille de l’ancien directeur de cabinet de Jean-Yves Gateaud attendit le maire pour lui porter la contradiction au nom des ayants droit de l’artiste. Une procédure civile est toujours en marche et l’opposante a pris soin d’enregistrer les propos du maire au cours de cette inauguration. Des ayants droit auxquels le maire avait proposé, en souriant, de participer au financement de la rénovation des colonnes.
Michel Baczyk rassura pour sa part les ayants droit de l’artiste. Ce dernier souhaitait que son œuvre soit implantée sur un espace de grand passage… Le monde entier va défiler au pied des piliers, dans un an. Force est de reconnaître que le choix du lieu de leur réimplantation est plutôt judicieux pour la notoriété de l’artiste et l’image de Châteauroux Métropole.
Pour la gauche en revanche il ne s’agit pas de colonnes, mais de totems, donc d’objets rituels. La majorité lui a en partie donné raison. Une colonne repose habituellement sur un socle. Au CNTS les volumes cylindriques sont fichés dans l’herbe (qui masque évidemment un socle en béton ). Est-on alors en présence de totems et peut-on les déplacer ? Vous avez tout l’été.
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