Concert d’anthologie. Standing ovation à n’en plus finir. Artistes soudés mains sur le cœur pour saluer. Ce dimanche à la salle de l’Institut, les pianistes Vanessa Wagner et Wilhem Latchoumia ont ouvert le dernier jour du festival avec un concert à deux pianos pour nous offrir une matinée mémorable.
Par Jean-Dominique Burtin
Wilhem Latchoumia et son reflet. Cl Marie-Line Bonneau
Programmé par William Chancerelle, adjoint aux affaires culturelles et Isabella Vasilotta, directrice artistique d’Orléans Concours International, ce concert, de mémoire, est l’un des plus rares et renversants qu’a connu l’Institut. Pas une minute sans que le frisson ne parcourt l’échine.
Fulgurance délicate et tourbillon d’intensité
Sur la scène de l’Institut si parée de miroirs, Vanessa Wagner et Wilhem Latchoumia se font face à leurs claviers et brisent tout à coup la glace en se révélant l’un l’autre avec une lumineuse virtuosité. Eclat de cristal, douceur du perlé, profondeur du toucher font merveille. Voici les “Four Movements” de Philip Glass, un ostinato entêtant de rigueur, à la fois onde et braise, un élan irrépressible de nuances provoquant un indicible émerveillement, une déclaration de sensibilité à nulle autre pareille. Place ici à un manège, à un tourbillon, à une invitation à succomber à mille et un tours d’envoûtante beauté, à une déferlante de subtilité et d’intensité, de douceur et de flamme à donner le frisson. Le public ne s’y trompe pas et applaudit déjà à tout rompre, de longues secondes. Comme pour reprendre son souffle.
Vanessa Wagner et son reflet. Cl Marie- Line Bonneau
Inspiration radieuse et pureté renversante
Radieux et sans férir, les deux artistes interprètent à présent le “Prélude à l’après-midi d’un faune”, de Debussy, une pièce émouvante de pudeur, de tendresse consommée et d’abandon. Si doux climat. Surgit enfin le “West Side Story”, de Bernstein, où se forgent la romance et le jazz. Une pièce où l’inspiration et le jeu harmonieux de savante complicité des deux artistes n’en finissent plus d’appuyer, côté mélancolie, là où cela fait délicieusement mal. En rappel, sans pour autant calmer l’enchantement du public, mais en offrant à ce dernier un ultime baume, Vanessa Wagner et Wilhem Latchoumia revisitent une “Gymnopédie” d’Erik Satie déjà transposée par Debussy. Élégance et apesanteur sont de mise. Au matin, rayon de soleil ou de lune est ce concert. En vérité, un pur instant de bonheur commence alors d’illuminer la dernière journée d’un grand festival. De manière renversante.
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