Grand PianO Festival : grande scène pour lauréats haut de gamme

Réclamés, ils parcourent le monde mais demeurent fidèles à Orléans. Ils, ce sont quelques-uns des lauréats du Concours international de piano d’Orléans, à savoir Mikhaïl Bouzine, Aline Piboule, Francesco Tristano. Tous ont marqué au fil du temps la grande aventure de cette manifestation. Tous ont offert la magie de leur art au public, ce samedi, sur la scène installée place du Martroi par le Grand PianO Festival d’Orléans. Voici un délice musical consommé, aux différentes esthétiques musicales, fruit d’un partenariat entre la Ville et l’association Orléans Concours International.

Par Jean-Dominique Burtin

Aline Piboule. Cl JD Burtin


Beau tempo d’esthétiques émouvantes

Pour Orléans, Aline Piboule est une véritable « deuxième maison ». Elle remporte le deuxième prix lors de l’édition 2014 du Concours international de piano d’Orléans et, depuis, elle n’a jamais abandonné cette cité johannique où elle se produit régulièrement. Acclamée par la critique pour ses concerts en compagnie de l’écrivain Pascal Quignard, Aline Piboule est une artiste généreuse dans sa façon de jouer mais aussi dans la manière dont elle transmet son expression. Dont celle de l’œuvre de Liszt, celui qui a inventé le concept du récital solo : « La première rock star hallucinante qui a joué dans toute l’Europe pour faire connaître avec générosité ses contemporains », dit-elle. Dès lors s’élèvent chants d’amour, tumulte, embellie, respiration, monde intérieur, impressionnisme tactile et spirituel. Au fil des œuvres, Aline Piboule explique le contenu de son récital à un public passionné. Et puis voici, en rappel, un merveilleux choral de Jean-Sébastien Bach qui fait, de la place du Martroi, si minérale et passante, une arène à l’écoute comme en fait preuve celle des grands festivals d’été. Emouvant. 

Mikhaïl Bouzine. Cl JD Burtin


Avant elle, Mikhaïl Bouzine, pianiste défiant en ouverture en matinée les éléments sur du Stockchausen, enchante le public sous la pluie. Après elle, surgit Francesco Tristano, toujours si heureux de se retrouver à Orléans et qui se trouve à quelques heures d’entrer au Campo Santo pour un tout autre set avec synthétiseur promettant du “gros son”. Place du Martroi, ce dernier ravit déjà un espace comble sur un répertoire minimaliste entre jazz et musique baroque. Un régal éblouissant d’élégance et de sensibilité. De belles compositions personnelles à rêver à l’appui. Quelques mots d’Aline Piboule concernant Fauré, dont on commémorera en 2024 le centenaire de la disparition : « Au regard de ses dernières œuvres, pour un interprète, il ne convient pas d’affirmer l’intention de mener la phrase, car sa musique est dans un temps qui n’existe pas ».

Francesco Tristano. Cl JD Burtin


Le programme du Grand PianO Festival

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