Le premier, ce sont deux orléanais, Baptiste Dubreuil aux claviers et David Sevestre au saxo et machines. Le deuxième, c’est la rencontre de deux vedettes internationales, le pianiste de jazz Yaron Herman et le rappeur Oxmo Puccino. Chacun dans leur genre, ces deux duos ont fait une grande soirée de jazz.
Par Bernard Cassat
Baptiste Dubreuil et David Sevestre, Renouveau cl Marie Line Bonneau
Installés dans un magasin, le Renouveau, rue Charles Sanglier, Baptiste Dubreuil, cerné par des machines à boutons, potentiomètres et claviers, et David Sevestre ont proposé des impros tout de même très préparées. Un premier morceau nous a emmené dans des atmosphères planantes, plus électrique que musique d’instrument. Des boucles de rythmes et quelques bribes de mélodie changeaient la couleur, passaient de mer en montagne, mais la promenade restait très calme. Un deuxième morceau, des variations autour de Naïma, le thème de Coltrane, proposait une musique plus humaine, le souffle de David et les doigts de Baptiste dialoguaient dans des développements intéressants et prenants. D’ailleurs ils ont repris un autre thème de Coltrane et David a fait chauffer son saxo, amenant de l’émotion dans cette musique un peu froide du Moog et du Rhodes. Alors qu’on le sait, Baptiste sur un piano peut émouvoir profondément. Musique de recherche, belle expérience pour tout le monde, les passants étonnés, les commerçants ravis et le public très proche des musiciens.
Oxmo Puccino et Yaron Herman, Salle de l’Institut Cl Marie Line Bonneau
L’Institut accueillait le premier concert payant des trois soirées du festival. Dans cette salle comble, Yaron Herman a installé le concert par une introduction absolument époustouflante. Son jeu digne des grands pianistes solistes du monde du jazz, Jarrett ou Bley par exemple, prenait des échos particuliers en répondant aux noms inscrits sur les murs de cette salle, Saint-Saëns, Debussy, Ravel. Une puissance solo incroyable qu’on aurait écoutée des heures. Mais Oxmo est rentré sur scène. Rappeur plus que sympathique, gros nounours qui raconte des histoires poétiques très morales, il psalmodie plus qu’il ne chante. Yaron derrière fait toute la musique, transforme en véritable chanson les paroles d’Oxmo. Qui souvent décrivent la misère, la difficulté de vivre. Sur son célestat qui sonne comme des clochettes, Yaron construit un petit air enfantin alors qu’Oxmo cherche le soleil du Nord. Renforcement, contraste, leur accord est manifeste. Oxmo est un vieux routier du rap ; Yaron un autre de l’accompagnement de chanteur, Matthieu Chedid entre autres.
Le public marchait à fond et les deux artistes se lâchaient de plus en plus, ne boudant pas leur plaisir d’être sur scène pour ce duo que le covid avait retardé.
LFK, Place de la République cl Marie Line Bonneau
Piano, jazz et rap donc pour cette soirée de festival. Car à 18h, sur la scène de la place de la République, le rappeur orléanais LFK a captivé un public jeune et connaisseur. Différents publics ont donc eu de quoi écouter. C’était un des défis de ce festival. Qui va se diversifier encore plus dans la suite à venir…
L’album photos de la journée
Le programme du Grand PianO Festival
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