Une cinquantaine de spectacles, 13 créations et une vingtaine de nations représentées. La saison de la Scène nationale d’Orléans, présentée mercredi à la presse, s’annonce riche, éclectique, pleine de découvertes et de soirées hors catégories. Au croisement de plusieurs arts, en plein cœur d’un décloisonnement très innovant dans l’art vivant.
Par Bernard Cassat
Christophe Galent, arrivé à la tête de la Scène nationale d’Orléans l’été dernier, a présenté à la presse la saison 2023-2024. Qu’il a construite entièrement, mais qui reste, confie-t-il, « une saison de transition », un peu resserrée par rapport à celle qui se termine. Les impératifs de la maison entière, le théâtre d’Orléans, dont il a la charge, n’étant pas tout à fait réglés.
Un focus sur la Belgique
L’envergure mondiale lui tient à cœur. Déjà en instaurant, comme il nous l’avait annoncé à la rentrée dernière, un Focus sur un pays étranger, qui sera cette année la Belgique. Neuf spectacles d’artistes travaillant en Belgique, même si leur origine n’est pas forcément là. Tous en novembre et décembre, avec six partenaires, donc six lieux différents dans l’agglomération. Qui rentrent dans les thématiques et dans l’esprit du reste de la programmation.
Simon-Pierre Bestion de La Tempête et Maëlle Dequiedt, de La Phenomena. Photos Hubert Caldaguès et Alexis Vettoretti.
Les maîtres-mots sont vraiment la découverte et le décloisonnement, allant jusqu’à des spectacles inclassables. En musique, par exemple. L’ensemble La Tempête, qui sera artiste associé à la Scène nationale, va donner une combinaison de deux Stabat Mater, celui de Scarlatti et celui de Dvořák. Cinquante musiciens sur scène, tout de même. Et dans un deuxième spectacle, le Stabat Mater de Scarlatti sera inséré dans un jeu chorégraphique mené par la compagnie La Phenomena, elle aussi artiste associé. Une autre expérience du même ordre sera donnée par Maud Le Pladec, la directrice du CCN d’Orléans. Elle proposera sa chorégraphie 27 perspectives mobiles interprétée par l’Ensemble chorégraphique du conservatoire de Paris en novembre, puis par des amateurs en mars 2024. Autre temps fort de la danse, la troupe de Christos Papadopoulos rendra tangible l’insaisissable dans Larsen C.
Le Stabat Mater par La Tempête. Capture teaser
L’un des axes de cette programmation rassemble des corps inhabituels. L’imposant Sofiane Chalal, les Majorettes de Mickaël Phelippeau, ou Samantha van Wissen qui va raconter et danser à elle seule Giselle. Ou Thomas Lebrun qui se transforme en Marguerite Duras dans un solo époustouflant. Et même des corps extrêmes, avec Rachid Ouramdane et ses dix danseurs sportifs circassiens. D’ailleurs des sportifs, il y en aura aussi, en juin, Paul Molina et le foot, et des danseurs en apnée, dans un aquarium sur la scène de Barrault.
Quelques soirées à rapprocher du cirque, mais là encore pas tout à fait vraiment… Des jongleurs qui rendent hommage à Merce Cunningham, par exemple, avec les anglais Gandini Juggling. Et des animaux, cheval et pigeons dans Falaise, un spectacle du Baro d’evel. Ou le duo de Bertrand Bossard avec son cheval Akira. Ou encore la magie nouvelle, avec Le bruit des loups, où tout est illusion sauf le loup.
La Rêveuse se promène dans le XVIIIe anglais.
Il y aura aussi quelques soirées presque classiques, Claire Diterzi qui chante un opéra à elle toute seule, Arthur H qui raconte La vie, Leyla McCalla, Anne Queffélec, les Folies Françoises ou La Rêveuse qui nous emmène dans les jardins anglais du XVIIIe siècle. Et même Grimal, Gastinel et Cassard pour Schubert et Beethoven, ou Gautier Capuçon pour du Schumann et Brahms.
Programme très riche où chacun peut trouver son compte. Les conditions n’ont pas changé, autant pour les abonnements que pour le prix des spectacles. La billetterie va ouvrir le 6 juillet. Et un nouveau site annoncera les spectacles, avec en plus une partie magazine. La présentation au public de cette nouvelle saison aura lieu le 19 septembre.