Fruit d’un partenariat entre les musées du Mans, de Tours et d’Angers, l’exposition L’Étoffe des Flamands est présentée au Musée des Beaux-Arts de Tours jusqu’au 2 octobre 2023. Il s’agit là, de la première exposition croisant la peinture et l’art du vêtement aux Pays-Bas au XVIIe siècle.
Par Rosa Tandjaoui (CulturAdvisor)
La mode à l’ère du siècle d’or néerlandais
Le XVIIe siècle a été témoin d’une période de grande splendeur dans le monde de la mode en Europe. Parmi les styles les plus emblématiques de cette époque, le costume flamand se distingue par son raffinement et son opulence. Ainsi, porté par les élites, il devient un symbole de statut et de richesse.
Il se caractérise par des lignes droites et structurées, mettant en valeur la silhouette. Les hommes portent des vestes ajustées et des pantalons bouffants, tandis que les femmes arborent des robes ornées de grandes fraises, de dentelles et de broderies somptueuses. En effet, même si on aimait porter du noir à l’époque, les couleurs vives et les tissus luxueux étaient également très prisés, reflétant ainsi le goût de l’époque pour l’opulence.
Enfin, en tant qu’expression des problématiques propres à la société néerlandaise du XVIIe siècle, les vêtements éclairent des questions sociales, commerciales, économiques et philosophiques.
Une exposition collaborative et itinérante
Fruit d’un partenariat entre les musées du Mans, de Tours et d’Angers, « L’étoffe des Flamands » est la première exposition croisant la peinture et l’art du vêtement aux
Pays-Bas au XVIIe siècle. Après avoir été présentée au musée de Tessé du Mans, elle arrive au musée de Beaux-Arts de Tours, du 9 juin au 2 octobre 2023. Elle finira son parcours au musée d’Angers en 2024.
Enfin, le commissariat scientifique en a été confié à Alexandra Bosc, conservatrice du patrimoine, spécialiste renommée de la mode et du costume.
Une exposition qui fait dialoguer la mode et la peinture
L’exposition s’interroge sur la relation au vêtement entretenue non seulement par les élites mais aussi par les classes sociales plus modestes, en étudiant leurs modes de production, de commercialisation et de consommation dans la société néerlandaise du XVIIe siècle.
Elle rassemble plus d’une soixantaine d’œuvres, principalement des tableaux, des gravures et des archives qui dialogueront avec des éléments de vêtements et pièces de tissus, anciens ou modernes, aidant le public à appréhender les différentes textures représentées ainsi qu’à comprendre l’agencement des habits.
Enfin, l’exposition L’Étoffe des Flamands présente de nombreux chefs-d’œuvre qu’il est urgent de (re)découvrir. Il s’agit notamment, de l’Autoportrait de Jacob Jordaens du musée d’Angers, la série des Sibylles de l’atelier de Jan van den Hoecke du musée du Mans, le Portrait de Jeune Femme de Bartholomeus van der Helst, ou La Fuite en Égypte de Rembrandt du musée de Tours.