Placé sous la direction de Jérémy Quelin, le Chœur Symphonique du Conservatoire d’Orléans a ravi son public ce dimanche 25 juin, salle de l’Institut, dans un programme pour chœur, soprano et piano, consacré à Verdi, Puccini et Rossini.
Par Anne-Cécile Chapuis
Le Chœur Symphonique du Conservatoire d’Orléans, en concert salle de l’Institut le 25 juin 2023. Photo AC Chapuis
Le chœur symphonique se fait trop rare sur les scènes orléanaises. Il a montré ce dimanche ses belles couleurs et son homogénéité vocale dans un programme préparé par Élisabeth Renault, cheffe de chœur titulaire, remplacée pour la circonstance par le pianiste accompagnateur habituel de l’ensemble, Jérémy Quelin. Ce dernier annonce le concert qu’il dédie à la responsable de l’ensemble qui, souffrante, ne peut assurer la prestation.
Entre pièces du répertoire et originalités
Le concert débute par la très jolie pièce pour voix de femmes « la carita » extraite des trois pièces sacrées de Rossini. Aurore Pouls tient la partie soliste et d’emblée le concert est placé sous le signe de la musique vocale, la belle, celle que l’on aime à entendre et ré entendre. Avec « Bel raggio lusinghier » Aurore Pouls convainc, s’il en était besoin, de sa facilité à dompter les vocalises comme les aigus de cet air extrait de Semiramide de Rossini.
Aurore Pouls, soprano, accompagnée au piano par Timothée Richard. Photo AC Chapuis
C’est ensuite une pièce insolite, rarement donnée en concert, qui s’intitule Messa per Rossini. C’est une « messe composite » initiée par Verdi pour rendre hommage à Rossini. Ainsi, plusieurs compositeurs ont écrit les différents numéros d’opus de cette œuvre originale de 1869. A noter le très beau « requiem e kyrie » d’Antonio Buzzola, avec un « te decet » très recueilli qui met en évidence la belle couleur du pupitre de basses, et un libera me de Verdi qui offre un final jubilatoire.
Un « intermezzo » de Puccini qui porte bien son nom donne la parole aux deux pianistes, Timothée Richard et Jérémy Quelin lequel, l’espace d’un moment, retrouve son rôle de pianiste pour un joli “quatre mains” de transition.
« Stabat mater » de Verdi est un grand moment du concert, avant de laisser fuser le célébrissime « Va pensiero » extrait de Nabucco de Verdi.
Le concert se termine avec Requiem de Puccini, où le chœur souvent à l’unisson, donne la réplique à la soprano soutenue par l’orgue et l’alto.
Un chœur bien accompagné et mis en valeur
La direction de Jérémy Quelin est convaincante. Ce pianiste, accompagnateur et chef du nouvel ensemble I Fulmini (notre article du 12 avril 2023) montre ses capacités à mener un chœur avec dynamisme et précision. Il a pris la direction du chœur symphonique il y a quelques semaines, une performance qu’il assure pleinement et avec le sourire ! Il a cédé sa place de pianiste à Timothée Richard, un jeune diplômé du conservatoire qui promet, soutenant le chœur et la soliste avec beaucoup de talent.
De G à D :Aurore Pouls, soprano, Jérémy Quelin, chef de chœur, Timothée Richard, pianiste, Jorge Diaz, altiste. Photo AC Chapuis
Quant à Aurore Pouls, élève de Corinne Sertillanges (présente dans le public et attentive à la prestation de son élève), elle fait merveille dans la musique de Verdi ou Rossini, où la virtuosité est de mise.
Le chœur, ainsi stimulé, chante, emplit la salle de l’Institut et en fait chanceler les ors et miroirs. Le public apprécie, applaudit, bisse et ne se fait pas prier pour reprendre en chœur « Va pensiero ».
Bravo à tous les acteurs de ce concert sans oublier celle qui, dans l’ombre et en amont, a construit les bases de ce programme, et à qui nous souhaitons prompt rétablissement.
Pour en savoir plus :
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