Le tourisme rural du Loiret en quête de… Renaissance

La députée et présidente du groupe macroniste à l’Assemblée Nationale est venue prendre le pouls du patrimoine et de la culture locale. De nombreux appels à l’aide venant d’acteurs locaux ont été entendus !

Jean-Jacques Talpin

Quiétude et calme dans le Loiret

Loin du « bruit et de la fureur » du Palais Bourbon, le Loiret est un gage de quiétude et de calme. C’est ce qu’est venue sentir ce vendredi Aurore Bergé députée des Yvelines et présidente du groupe Renaissance (ex-LREM) à l’Assemblée nationale. À l’invitation de Caroline Janvierdéputée du Loiret, elle s’est donc immergée dans les réalités du terrain en visitant pour cela le château de Meung-sur-Loire et en rencontrant plusieurs acteurs du patrimoine rural de ce département. 

Une manière aussi de vouloir montrer que la page des retraites est définitivement tournée et qu’il faut désormais « passer à autre chose ». « Il est bon, explique-t-elle, de s’extraire du bruit permanent, de délivrer un message positif pour ne pas rester figé dans des querelles. Il faut mettre en avant les gens conquérants et volontaires qui animent des territoires en mouvement ». Pour cela elle s’était donc invitée au château de Meung-sur-Loire, « petit » château avec près de 60 000 visiteurs annuels mais qui est avant tout représentatif de ce patrimoine rural souvent mis à l’ombre – surtout dans le Val de Loire – par les grands monuments et châteaux. 
Et pourtant – et c’était l’objet de la visite d’Aurore Bergé – ce patrimoine rural est aussi et surtout un vecteur d’attractivité et de développement économique, même au prix de nombreuses difficultés.

Aurore Bergé au côté de Caroline Janvier pour évoquer les problématiques du tourisme rural. Photo Magcentre

Des aides insuffisantes

« Un tiers du patrimoine national inscrit ou classé aux monuments historiques est en péril insiste Xavier Lelevé propriétaire du château de Meung-sur-Loire, les propriétaires ne savent pas comment faire pour lancer des travaux, réunir des fonds. Notre vie c’est de quémander. C’est pourquoi de nombreux propriétaires arrêtent ou vendent leurs biens ». Certes des mécanismes de soutien ont été mis en place : Fondation du patrimoine, mission Bern, loto du patrimoine, Pass culture. Mais la tâche est immense avec des milliers de bâtiments à préserver ou à réhabiliter. Une table ronde réunissant plusieurs acteurs locaux (maire, présidents d’associations, Frédéric Néraud président de Tourisme Loiret, des représentants du Ceser) a reconnu l’ampleur de la tâche et le fait que l’État via la Drac n’avait pas les moyens de tout prendre en charge. 

Face à la « grande solitude » des propriétaires, Xavier Lelevé plaide pour une structuration économique du tourisme. « Pourquoi ne pas créer demande-t-il avec des organismes financiers un système d’obligations qui permettrait de financer la réhabilitation de ce petit patrimoine ? ». Il faut pour cela une reconnaissance du poids économique du tourisme : avec ses presque 60 000 entrées, le château joue un rôle essentiel dans cette petite cité de Meung-sur-Loire et de ses 6 200 habitants.

Des failles à gommer

C’est vrai aussi pour la petite ville de Sully-sur-Loire riche d’un château et de 70 000 visiteurs annuels. Le conseil départemental du Loiret a désormais pris conscience de cette question. « C’est vrai, reconnaît Frédéric Néraud, pendant longtemps le tourisme n’a pas été la priorité du Loiret qui il est vrai n’avait pas d’identité touristique ».

Un virage a été pris avec la définition de projets fédérateurs : Loiret au fil de l’eau, route de la rose, valorisation du patrimoine rural, route des illustres. En ce sens le Covid a entraîné une véritable prise de conscience avec le retour du convivial et de la proximité. Mais le président de Tourisme Loiret pointe aussi des failles : la qualité de l’accueil dans certains sites, la faiblesse de l’hôtellerie, « l’hécatombe » que connaît la restauration rurale. Pour le Loiret tout reste à faire : on estime que 1 euro investi dans le tourisme entraîne 7 euros de retombées économiques alors que ce chiffre est supérieur à 20 euros dans le sud de la France. La Région mais aussi le Ceser se sont également emparés du sujet pour faire rimer économie touristique et attractivité. 

Le chantier est donc ouvert pour que les actes suivent après cette prise de conscience.

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