Délicieusement ouvert en première partie par la chanteuse Chloé Foy, le concert de Murray Head, ce jeudi au théâtre de verdure du parc du Poutyl d’Olivet, était un pur enchantement. Devant 700 spectateurs, l’élégante pop star et ses musiciens ont fait souffler le doux et le blues, le jazz et le rock, la ballade et le verbe avec humour et délicatesse enjouée.
Par Jean-Dominique Burtin
Au doux fil du Loiret. Photo Didier Depoorter
Aussi heureux d’être sur scène qu’au cœur du public, cet artiste, chanteur et acteur britannique qui vit à présent dans le Béarn, ravit un public conquis qui n’en finit plus de rappeler, debout, à l’issue du concert, un combo de musiciens qui offre, en rappel, le fameux One night in Bangkok, succès par lequel le cinquantième festival de Sully prend un sensuel goût de disco funk inoubliable et saisi à point.
Toujours aussi respectueux de ses complices, c’est en lever de rideau que Murray Head tient à présenter la chanteuse Chloé Foy conjuguant folk et indie, artiste à la présence ravissante et dont la voix a cappella sur “L’angoisse de la page blanche” impose un sentiment de tendresse, avec une force à la fois légère et charmante. Chloé Foy, douce première partie, est aussi la choriste de l’ensemble.
Ensorcelant tour de charme et de chant
Dévoré comme ses amis par des essaims de moustiques attirés par la lumière diffusée par les projecteurs, Murray Head se déclare toutefois heureux d’être au cœur d’une
« forêt enchantée », dans un écrin où il se trouve « flatté par la présence de tant de spectateurs ».
Une fois encore, Murray Head, généreux, ne surjoue pas et se lance avec talent et sensibilité dans un tour de chant d’une chaleur quasi estivale et d’une fraîcheur entraînante, interprétant les étincelles perdues des histoires d’amour ou affirmant que
« la création ne saurait pointer » avant de lancer Corporation Corridors. Ce mercredi, se succèdent entre autres titres, langoureux et électriques, Say It Ain’t So Joe, When I’m Yours, Country man, Make it easy, No mystery, les uns et les autres donnant lieu à des chorus de musiciens aussi soudés dans le jazz que dans le rock.
Très jolie est encore la reprise en français du Sud, de Nino Ferrer, chanson qui évoque
« ce temps qui dure longtemps », à l’image de ce beau temps d’un soir d’été, celui que fut ce concert d’un festival ouvert et si prometteur.
Les musiciens
Murray Head, chant et guitare
Jennifer Maidman, basse et clavier
Phil Palmer, guitare
Goffrey Richardson, multi-instrumentiste
Harry Fausin Smith, multi-instrumentiste et saxophone
Ally MCDougal, batteur
Chloé Foy, choriste
Le festival de Sully se poursuit jusqu’au 25 juin. En savoir plus : www.festival-sully.fr
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