Belle montée en puissance du Festival du Film de Demain

Durant trois jours, le Festival du Film de Demain (FFD) a permis de situer Vierzon sur la carte de France des cinéphiles. Dans la ville célébrée pour ses tracteurs et ses machines agricoles, le cinoche a pris ses aises. L’an prochain, une quatrième journée, des salles aussi, pourraient être ajoutées afin de donner encore plus d’ampleur à la manifestation.

Par Fabrice Simoes


La deuxième édition du Festival du Film de Demain a confirmé l’édition inaugurale :
 à Vierzon, le cinéma engagé ça marche bien. Très bien même. Les 4 000 spectateurs de 2022 ont presque doublé en un an de temps. 7 000 férus de cinoche ont été recensés pour un FFD qui est passé à la vitesse supérieure en termes de présence de vedettes, de petites mains, et aussi de grandes gueules sympathiques de notre cinéma hexagonal. Probablement que le FFD, le festival de Vierzon, ne deviendra jamais l’équivalent du festival de Cannes. D’abord parce que ce n’est pas l’envie, ce n’est pas la volonté, ce n’est pas le but du trio d’organisateurs initié par le réalisateur Louis-Julien Petit (Discount, La Brigade…), Mathieu Petit Bonnefond et Camille Carteret. Ensuite, en a-t-il vraiment le besoin ? Peut-être la qualité des films en lice le permettrait. Peut-être l’évolution des comportements du public, de sa perception, de son éducation, le permettrait. Peut-être ça et d’autres choses… Cependant, pour le côté pas trop bling-bling, ça va pas le faire. Finalement, devenir le festival de cinéma équivalent à celui d’Angoulême pour la BD, ce serait un truc qui passerait crème. 

Jury (Alexis Michalik à gauche, Cécile Bois à droite) et organisateurs peuvent avoir le sourire, le FFD ça fonctionne. Photo Magcentre

Toni, en famille plébiscité par le jury

Qu’on se le dise, dans la deuxième ville du Cher, ce n’est pas parce que l’on vient vous chercher à la gare en minibus logotypé “festival”, que l’on marche sur un tapis rouge et que l’on monte trois marches que ce serait suffisant pour flatuler plus haut que l’on a le derrière. La bretelle de soutif qui lâche ce serait un sujet qui fâche, ici comme ailleurs. Le coup de vent façon Marilyn, au passage du métro de 7 ans de réflexion, ce serait trop démago. Dans cette ville, on peut construire toutes les plus belles salles de cinéma du monde, sur un site de la Française, l’air restera à jamais empli des odeurs de sueurs et d’huile de coupe. Ceux qui n’ont pas connu ces bâtiments en activités industrielles n’ont même pas besoin d’avoir le nez fin… Le ciné engagé dans tous les combats de la vie, avec « son positionnement humaniste et positif », même si on passe par une potentielle addiction au Prozac – Docteur Florent Peyre si vous nous lisez… – c‘est comme une filiation révélée par l’ADN de la ville. Pour l’occasion, le selfie n’est pas une figure imposée. Comme le sourire des uns et des autres, ce n’est pas un argument de vente. Là, durant trois jours, les amateurs-amoureux ont rencontré des actrices, des acteurs. Assis dans leurs fauteuils rouges, ils ont ri au double effet de phrases déjà dites la veille par un autre, une autre, mais même pas jouées, naturelles et venues de l’inconscient.

Pendant ces trois jours, il y aura eu des films en compétition, des avant-premières, des rencontres, un concours de court-métrage, des débats et des stars, celles du jury et celles venues présenter leurs œuvres. De Jonathan Cohen, invité surprise, à Julie Ferrier ouvreuse de ciné d’un soir en passant par Gwendoline Hamon, Olivier Marchal, Gérard Lanvin ou Victor Belmondo, tous se sont prêtés au jeu d’un festival au champ. Un festival du cinéma pour que les gens d’aujourd’hui réfléchissent au monde de demain.

Pour l’occasion, le selfie n’est pas une figure imposée. Photo Magcentre

Alors, au terme de ce festival réussi qui a pu proposer « dans une même sélection des longs-métrages de fiction sans distinction du schéma de production ou de diffusion » et « ambitionne de créer un lieu d’expression pour des cinéastes engagés et de mettre la lumière sur les sujets qui façonnent notre société et son avenir », on a remis des récompenses. Le jury, présidé par Mathilde Seigner et composé d’Alexis Michalik, Rachida BrakniKev Adams, Cécile Bois et Antoine Gouy, a vu les neuf longs-métrages de fiction en compétition. Toni, en famille de Nathan Ambrosioni, avec Camille Cottin, Léa Lopez, Louise Labèque et Thomas Gioria, est reparti avec trois récompenses dont celle du Meilleur film.


Plus d’infos autrement sur Magcentre : Des courts-métrages de haut vol à Ingré

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