À Orléans, dans les locaux de l’hôtel de L’Abeille, 64 rue de l’Alsace-Lorraine, avait lieu ce vendredi soir, 2 juin 2023, une réception avec une centaine d’invités. Cas assez unique et exceptionnel pour ce type d’exploitation, cette institution hôtelière orléanaise, toujours gérée par la même famille, fêtait ses 120 ans d’existence !
Par Jean-Paul Briand
L’hôtel de L’Abeille en 2023 – Photo JPB
Débutée en décembre 1894, la rue de la gare, rebaptisée rue de la République, fut achevée en 1900. En 1903, au 34 de cette nouvelle voie urbaine orléanaise, l’hôtel de L’Abeille commença son existence. A l’angle de la rue de la République et de la rue Alsace-Lorraine, créée à la même époque, un autre hôtel vit le jour : l’hôtel du Commerce. En 1919, Raphaël et Marie Avenet, les arrières grands parents de l’actuelle directrice de L’Abeille, achetèrent et unirent ces deux établissements. Initialement baptisé « hôtel de l’Abeille et du Commerce », son nom se simplifia en 1970 pour devenir « hôtel de L’Abeille ». Jusqu’en 1987, au 32 rue de la République, un restaurant coexistait avec l’établissement hôtelier. Les locaux vendus, sont occupés aujourd’hui par l’agence locale d’une société mutualiste française. La patronne actuelle de L’Abeille dit rêver certaines nuits que ce lieu est revenu dans le giron familial…
L’ancien hôtel du Commerce à l’angle de la rue de la République et de l’Alsace-Lorraine
La tradition familiale perpétuée par une scientifique
Cinq générations plus tard, c’est la même famille qui officie à la tête de cette maison emblématique. Depuis 2019, Alexandra Foucault-Collet a repris la gérance de l’hôtel. Avant elle ce furent ses oncles et tante, Pascal, Dominique et Virginie Foucault, eux-mêmes précédés des grands-parents, Jacques et Marie-Thérèse, succédant aux arrières grands parents, Gabriel et Léa Foucault, fille des fondateurs, Raphaël et Marie Avenet.
A. Foucault-Collet
Le parcours d’Alexandra Foucault-Collet, l’actuelle directrice, est atypique. Rien ne semblait la prédestiner à assumer la direction de L’Abeille. Après un doctorat en biologie et biochimie elle travailla plusieurs années aux États-Unis dans le prestigieux centre de recherche en nanomédecine de l’université de San Diego. Revenue en France elle aurait logiquement dû continuer dans cette voie scientifique de haut niveau. La « considération » du travail des chercheurs étant ce qu’elle est en France, après plusieurs remplacements dans l’établissement familial, Alexandra décida d’y continuer définitivement sa carrière après les départs en retraite de ses oncles et tante. Secrètement elle espère sans doute que son fils continuera à écrire la saga hôtelière familiale…
Une atmosphère bienveillante, paisible et joyeuse
Réception de l’hôtel
Au-delà du lien familial ininterrompu depuis plus d’un siècle, l’hôtel L’Abeille a d’autres caractéristiques exceptionnelles. C’est un hôtel trois étoiles de 24 chambres, aux décors éloignés des normes contemporaines, au charme désuet et raffiné dû aux meubles et tableaux anciens, aux affiches et bronzes souvent chinés en salle des ventes et pour beaucoup dédiés à la libératrice d’Orléans, Jeanne d’Arc. L’atmosphère y est à la fois bienveillante, paisible et joyeuse.
Par les temps actuels, je n’ose pas dire que c’est le personnel quasiment uniquement féminin qui donne à ce lieu cette si agréable ambiance tant appréciée par les très nombreux artistes qui y séjournent lors de leur tournée théâtrale.
La description de l’hôtel L’Abeille ne serait pas complète si l’immense terrasse dominant la ville n’était pas citée. Il faut savoir que venir y déguster, au milieu des fleurs, un brunch le dimanche, y boire un chocolat ou un thé aux beaux jours et profiter de la vue saisissante sur la cathédrale n’est pas un privilège uniquement réservé aux pensionnaires de l’hôtel…
La cathédrale d’Orléans vue de la terrasse de l’hôtel de L’Abeille
J’oubliais : La réception fut chaleureuse, joyeuse, ludique et raffinée. En un mot la fête fut réussie. Dans un tel lieu pouvait-il en être autrement ?