En Berry, le ministre de l’Industrie fait la soudure

Roland Lescure, le ministre chargé de l’Industrie par Élisabeth Borne, est venu débuter son week-end de Pentecôte par des rencontres avec les participants du deuxième championnat de France de soudure, organisé à Vierzon. Une véritable opération de reprise de contact avec le terrain qui a commencé par une casserolade et une causerie au plus près des manifestants.

Par Fabrice Simoes


On se prépare un week-end de trois jours tranquilles par une fin de semaine, la journée du vendredi, en roue libre.
 On se dit que l’antépénultième étape du Tour d’Italie devrait être un excellent pensum pour le dernier après-midi et patatrasbardafouette, et chamboule-tout, la préfecture, quasiment hors-délai pour l’étape du jour, fait part de la visite d’un ministre à quelques encablures du poste de télé. Adieu, veau, vache, cochon et montée du Tre Cime de Lavaredo, Roland Lescure, ministre chargé de l’Industrie, est annoncé. Une information un peu tardive certes mais, en ces temps troublés par la musique moderne de « dispositifs sonores » improvisés, c’est pour ne pas laisser trop de latitude aux organisations syndicales et autres opposants.

La brasure, c’est tout un art. Photo Magcentre

Un ministre, encore un, en visite dans le Berry, ce n’est même plus une surprise depuis que le président, Emmanuel Macron lui-même, a posé ses semelles dans les pas de tous ceux qui ont voulu voir Vierzon. Roland Lescure est donc venu pour faire la soudure avec le monde ouvrier. Rencontrer les porteurs de torches, dans une ville de gauche, voilà qui ne pouvait pas déplaire au fils de journaliste du quotidien l’Humanité qu’il est. Accueil républicain qu’il était écrit sur le programme officiel. L’accueil musical façon Pierre Boulez, casseroles, entonnoirs, passoires et couverts en bois, étaient présentés par l’orchestre non-philharmonique de l’Union CGT locale associé aux habituels drapeaux vierzonnais du NPA. Bien encadré par un mini-cordon policier, la petite centaine de manifestants, selon les organisateurs, trentaine selon les forces de l’ordre qui avaient plus de temps pour compter qu’à l’accoutumé, a bruyamment fait savoir que la réforme des retraites n’était toujours pas validée, quoiqu’il leur en coûte ou qu’il en soit.

Roland Lescure aime le contact

Avec des allures de deuxième pompe de rugby, Roland Lescure est un preux chevalier de la Macronie comme pouvait l’être celui de Roncevaux auprès de Charlemagne. Loin des montagnes pyrénéennes, il n’a pas soufflé dans un cor mais joué du sien pour aller au contact, très près, très très près même des manifestants. Petit coup de mou dans la corde à nœuds – encore merci pour tout Pierre Dac – du côté du service de sécurité comme le ministre a dit que ça allait bien se passer… Dont acte ! Débat impromptu et à bâtons rompus avec les porteurs de drapeaux et ceux qui n’en avaient pas. Au bout d’un moment, comme chacun est resté sur ses positions, il a été décidé d’un commun accord qu’on devait passer à autre chose. Rencontrer officiellement une délégation des syndicats par exemple. Chose dite, chose faite et sans éclats de voix… pas suffisamment pour que le volume sonore franchisse les portes de la salle Madeleine-Sologne ! Il semble que, comme pour la rencontre précédente, on ne se soit pas mis d’accord. Étonnant, non ? Six minutes pour les télés, et la presse en général avant la pause déjeuner. Rapide la pause, parce que Roland paraît aimer discuter plus que de manger. En route pour la suite du programme.

Accueil républicain qu’ils disaient. Photo Magcentre

Aller sur un championnat de France de soudure, ça peut se faire de plusieurs
manières :
 façon lointaine et hautaine, façon Chirac au salon de l’Agriculture. Que tout le monde se rassure, si l’ancien président de la République avait tendance à mettre la main au cul des vaches, Roland n’a pas eu de geste déplacé envers les soudeurs, envers les soudeuses non plus d’ailleurs. Surtout qu’avant d’aller se parer de la tenue du parfait petit soudeur, Roland avait assisté à une conférence sur la place des femmes dans l’univers de la soudure. Aucun doute, homme ou femme, pour la soudure ça peut faire indifféremment la maille !

Arrêts aux stands des uns, arrêts aux stands des autres. L’après-midi de Roland aura été discussions, essais de brasage, longues discussions, essais de soudage, très longues discussions, essayage. Du concret, du précis, de la formation, de l’industrialisation – tiens c’est justement son taff – chacun voulait apporter sa part de connaissance à celle du ministre. Roland a acquiescé, expliqué que « des soudeurs, nous en avons besoin… »
Pas d’effet d’annonce à l’occasion de cette visite de reprise de contact avec le monde ouvrier sauf que, dans l’Hexagone, il manque beaucoup de soudeurs-es, plein de soudeurs-es, énormément de soudeurs-es.

Ce samedi, et dimanche aussi, les meilleurs de la profession seront titrés. C’est dommage que Roland ne puisse pas être disponible. Comme ça se fait là, il aurait aimé la remise de récompenses.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Elisabeth Borne en Berry, entre rêve et réalité

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