Le développement du ZooParc de Beauval à Saint-Aignan-sur-Cher n’amène pas que du positif. Circulation difficile, voirie abîmée, manque de logements disponibles et hausse des prix des biens sont pointés du doigt.
Par Jean-Luc Vezon
Le sujet a fait partie du copieux petit-déjeuner de presse en treize points abordés par le Préfet de Loir-et-Cher François Pesneau, le 25 mai dernier. Locomotive touristique du département et de la région, bénédiction pour les finances locales et l’emploi, le développement du ZooParc de Beauval et ses deux millions de visiteurs annuel posent toutefois plusieurs difficultés.
Le maire de Saint-Aignan Éric Carnat est ainsi vent debout sur le sujet de la voirie fortement dégradée par les automobiles qui accèdent au site : « Le coût d’entretien des voies communales explose. Sur les 500 000 € de notre budget global, nous en consacrons ainsi 200 000 à la voirie », expliquait ainsi l’élu à nos confrères de la Nouvelle République.
Pour d’autres, ce « surtourisme » impacte le cadre de vie, les transports et pèse sur la collectivité : « Impossible de circuler les jours de forte affluence à cause des bouchons. La pollution explose et l’Etat mobilise des gendarmes pour réguler la circulation », s’emportait un riverain de la D675 le 19 mai dernier. Pour le week-end de l’Ascension, le ZooParc avait d’ailleurs conseillé à ses visiteurs « de reporter leur visite ».
Côté logement, l’afflux massif de touristes assèche le marché immobilier privant actifs ou jeunes couples avec enfants de biens à louer. Sur Airbnb par exemple, la région de Saint-Aignan est ainsi régulièrement dans le top 10 des recherches locatives en France. Conséquence également, la baisse de population et son corollaire la fermeture de classes, comme récemment à Saint-Aignan.
Le préfet mobilisé
Conscient de la situation, le préfet de Loir-et-Cher suit le dossier de près. Il vient ainsi d’organiser une réunion avec les élus de la communauté de communes du Val de Cher Controis, présidée par Jean-Luc Brault, sur la question du phénomène de transformation des logements en meublés de tourisme. « Le code de la construction permet d’envisager une procédure de demande d’autorisation pour la transformation d’un bien. Elle s’appuie sur un règlement à définir et n’est en aucun cas discrétionnaire », a précisé le représentant de l’Etat. Plusieurs villes s’interrogent où ont déjà réglementé contre l’excès de locations de courte durée comme Saint-Malo.
« Nous souhaitons réguler les meublés de tourisme sur le territoire du Val de Cher Controis afin de maintenir une offre de logements pour la population et maintenir l’attractivité de notre territoire », confirme de son côté Jacques Paoletti, vice-président en charge des finances et moyens généraux, de prospective et de la santé de la communauté de communes Val de Cher Controis.
Pour sa part, le ZooParc de Beauval, 4e plus beau zoo du monde, investit et consent un effort important pour loger ses saisonniers et salariés dans des sites réhabilités.
Un nouveau bâtiment sera d’ailleurs inauguré le 6 juin prochain. Son directeur Rodolphe Delord demande par ailleurs depuis des années une sortie sur l’A85 pour fluidifier un accès devenu difficile lors des grands week-ends.
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