Laurine, Sabah, Vanessa, Sara et Déborah. Ces prénoms sont ceux des auxiliaires de vie qui permettent à Simone, René, Jacqueline, Suzette, Georges et Henriette de vieillir dans leurs maisons, au cœur de la campagne berrichonne, sans être totalement isolés. Leur travail est mis en lumière par la photojournaliste Valérie Couteron.
Par Alexandra Adam
Les photographies de Valérie Couteron sont exposées jusqu’au 6 août 2023 au Centre photographique documentaire de Sète.
Elle n’est pas une inconnue du numéro 17 de la rue Lacan à Sète. La photographe indépendante Valérie Couteron y a exposé en 2014 une partie de sa série sur les « Corps oubliés », présentée ensuite à la Bibliothèque nationale de France (BNF) en 2017 et 2018 lors de l’exposition collective « Paysages français ».
Native de Chalon-sur-Saône, Valérie Couteron vit en région Centre-Val de Loire où elle trouve ses modèles parmi les ouvriers aux conditions de travail difficiles et aux horaires décalés, les hommes ou les femmes exerçant des métiers peu reconnus par la société.
A la frontière entre documentaire et recherche plastique, elle avait auparavant réalisé un travail photographique dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, à Compiègne, avec des femmes âgées de 80 à 100 ans.
En 2023, elle est sélectionnée pour participer au Festival ImageSingulières avec « Prendre soin ». Dans le cadre d’un plan gouvernemental destiné à soutenir la filière presse, le ministère de la Culture a confié à la BNF la mise en œuvre d’une Grande commande photographique, « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire », destinée aux photojournalistes. Valérie Couteron est l’une des 200 lauréats des appels à projets lancés en 2021 et en 2022.
Le quotidien des aides à domicile
Pendant plusieurs mois, la photographe a vécu le quotidien des aides à domicile en milieu rural. Chevilles ouvrières du maintien à domicile des personnes âgées, elles et leurs bénéficiaires sont mis en lumière au Centre photographique documentaire Image Singulières jusqu’au 6 août 2023.
Salariée de l’association Familles rurales, elle s’appelle Laurine Bonesme et s’occupe de Simone, âgée de 94 ans, à Saint-Plantaire. Elle s’appelle Sabah et elle vient régulièrement voir René, 77 ans, et sa femme Jacqueline à Aigurande pour les aider lors de la toilette et les accompagner pendant les courses.
Comme elles, Vanessa Moreau et Sara Aroua visitent Suzette et Georges plusieurs fois par semaine à Aigurande. Tous deux âgés de 94 ans, ils ont besoin d’une surveillance quasi constante.
Déborah Chevé est salariée de l’association Choisir de vivre à domicile à Bonnat dans la Creuse (23). Assistante de vie, elle accompagne Henriette, 94 ans, à qui elle enfile la chemise de nuit et réchauffe le dîner chaque soir.
Au-delà des gestes quotidiens et des scènes de vie apparemment banales, c’est le lien essentiel que les auxiliaires de vie tissent avec leurs bénéficiaires que ces photographies montrent dans la simplicité et l’authenticité qui caractérisent leur métier.
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