L’orchestre Symphonique d’Orléans (OSO) annonçait un programme original intitulé Classic +. Et il le fut, avec Haydn, Richard Strauss, Poulenc, et surtout deux invitées de marque : la cheffe Stéphanie-Marie Degand et la hautboïste Nora Cismondi.
Par Anne-Cécile Chapuis
L’OSO en concert “Classic+” le samedi 13 mai 2023, sous la direction de Stéphanie-Marie Degand. Photo AC Chapuis
Le public était fidèle à ce cinquième rendez-vous de la saison avec l’OSO, cet orchestre centenaire qui sait se renouveler, tant dans le répertoire que dans les interprètes au palmarès impressionnant.
Après une ouverture sur Le Monde de la lune de Joseph Haydn (1732-1809) où les cordes dialoguent joyeusement avec les vents, le concerto pour hautbois de Richard Strauss a littéralement déferlé sur la scène de la salle Touchard.
Une soliste époustouflante
Nora Cismondi subjugue par sa virtuosité, sa sonorité, sa musicalité. Elle joue tout en nuances un concerto difficile sur le plan technique, et jubilatoire dans ses trois mouvements enchaînés. Une prouesse. Mais avant tout, c’est une présence sur scène, dans l’échange avec la cheffe et les musiciens, qui vient captiver l’auditoire. A l’entendre et à lire sa trajectoire, on sait qu’on est en présence d’une grande pointure. Titulaire de nombreux prix internationaux, soliste de plusieurs orchestres prestigieux en France ou à l’étranger, enseignante et membre de jurys de concours, elle montre un profil impressionnant, qui ne l’empêche pas de rester accessible, comme le montrent ses propos où elle salue les « musiciens exceptionnels » de l’OSO et le bis qu’elle propose en associant les pupitres bois de l’orchestre.
Nora Cismondi (à G.) lors du bis avec un quintette à vent de l’OSO. Photo AC Chapuis
Une cheffe hors du commun
En seconde partie la Sinfonietta de Francis Poulenc (1899-1963) met en valeur les qualités de l’orchestre dirigé de main de maître par Stéphanie-Marie Degand. La direction est précise, engagée, élégante et la gestique n’est pas sans rappeler que Stéphanie-Marie Degand est violoniste. Elle tient la baguette un peu comme un archet, dessinant la musique comme si elle l’écrivait, incitant l’orchestre à faire corps et à mettre en valeur le côté enjoué de la Sinfonietta. Les quatre mouvements de cette pièce pleine de charme qui est une véritable symphonie – le diminutif que lui a attribuée Poulenc n’étant qu’un clin d’œil à une musique qui ne veut pas se prendre au sérieux – sont magistralement interprétés par un orchestre au mieux de son potentiel, entraîné par Akémi Toyama-Fillon, violon solo qui renoue avec l’OSO après une tournée avec l’orchestre de Paris.
Fin de concert pour l’OSO. La cheffe d’orchestre remercie Akémi Toyama-Fillon, violon solo (debout au centre.) Photo AC Chapuis
Un beau concert pour l’OSO dont l’histoire n’en finit pas de résonner, notamment avec Vibrato le premier roman publié aux éditions L’Harmattan de Julie Bonnafont, violoniste, que l’auteure présentait en dédicace.
Et le dernier épisode de la saison se tiendra les 10 et 11 juin avec un ciné-concert qui devrait révéler surprises et enchantements.
Pour en savoir plus :
Julie Bonnafont, violoniste, passionnée des mots et de leur musique
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