Suite à la mobilisation contre la réforme des retraites de ce début d’année, l’intersyndicale rêvait d’une mobilisation historique pour le traditionnel 1er mai. En conservant l’espoir d’un retrait de la réforme, les syndicats misaient sur cette journée pour insuffler une nouvelle dynamique pour les prochaines semaines.
Par Mael Petit
« On a rarement vu autant de monde lors d’un 1er mai ! » La petite phrase tournait en boucle ce lundi matin dans une foule de manifestants catégoriques sur le caractère inédit de cette mobilisation printanière. Difficile de se souvenir d’une journée des travailleurs avec une mobilisation aussi importante à Orléans. Difficile aussi de se frayer un chemin sur le lieu de départ de la manifestation Place de Loire. L’intersyndicale appelait à un raz-de-marée historique pour cette journée. Un vœu exaucé par une foule qui se dit excédée par l’épisode de ces trois derniers mois sur la réforme des retraites et la communication “d’apaisement” des dernières semaines d’un exécutif inaudible et chahuté à chacune de ses sorties. Les casseroles étaient d’ailleurs de la partie lors de cette matinée en complément des habituels slogans et pancartes qui ponctuent les cortèges depuis janvier. La cueillette du muguet devait attendre, tout comme la traditionnelle petite promenade en famille du 1er mai. Les retraites ont fait consensus au sein des priorités familiales et les parents n’ont pas hésité à régler tôt le réveil de leurs enfants en dépit de la fin des vacances scolaires. Une petite initiation forcée au syndicalisme et à la défense des droits avant le retour sur les bancs de l’école, ça mange pas de pain.
Les syndicats toujours soudés
C’est pourquoi on a assisté au départ d’un cortège hétéroclite et familial peu après 11 h en direction de la place du Martroi. Environ 8 000 manifestants comptabilisés, des syndicats qui s’affichent toujours soudés et surtout, des messages et des symboles toujours aussi cinglants. En témoigne la guillotine construite par des étudiants placée juste derrière le cordon de l’intersyndicale en tête de défilé. Au regard des chiffres et des paroles de manifestants, les syndicats ont confirmé leur regain de crédibilité aux yeux de la population. Tout comme en février, les vacances scolaires n’ont semble-t-il pas entamé leur détermination à poursuivre la lutte.
L’intersyndicale annonçait se réunir le soir même pour décider de la suite à donner au mouvement alors que certains avançaient déjà leur volonté de poursuivre « jusqu’au recul du gouvernement sur la réforme » malgré sa promulgation par Emmanuel Macron le 15 avril dernier. « Nous avons l’intention d’aller jusqu’au bout et on est déterminé à leur pourrir la vie jusqu’au retrait », certifiait Pascal Sudre, secrétaire départemental CGT Loiret. A l’image des perturbations qui ont accompagné la visite du chef de l’Etat à Vendôme, celle d’Élisabeth Borne dans le Berry ou encore la venue du ministre de l’Industrie Roland Lescure chez Duralex, la mobilisation autour de cette réforme des retraites devrait continuer à prendre d’autres formes de contestation pour devenir tout terrain.
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