Libératrice d’Orléans le 8 mai 1429, Jeanne d’Arc a souvent été récupérée par des partis de droite ou des groupements d’extrême droite. C’est pourquoi Emmanuel Duplessy, conseiller municipal d’Orléans et porte-voix du « Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes » (qui rassemble PS, PCF, EELV et Génération(s)) vient d’écrire au maire Serge Grouard afin de lui faire part de « la préoccupation » de son groupe.
« En effet écrit M. Duplessy, lors de la précédente édition, au moins à deux reprises, une lors du défilé officiel et l’autre au marché médiéval, le « chœur de l’Oriflamme », groupuscule d’extrême-droite, s’est infiltré dans la manifestation sans invitation ni autorisation provoquant incompréhension et sidération ».
Et de poursuivre « je ne reviendrai pas sur la multiplication des faits de violence de l’extrême-droite dans notre ville pour lesquels je vous avais déjà interpellé lors du Conseil Municipal. Nous en connaissons la réalité, les auteurs et leurs complices. Ainsi, Monsieur le Maire, je vous prie de prendre les mesures appropriées afin d’assurer le bon déroulement des fêtes johanniques, dans le respect des valeurs républicaines et de leur universalité, et notamment de veiller à ce qu’elles ne soient pas troublées, ni détournées par des groupuscules d’extrême droite ».
Alors que ces fêtes johanniques ont souvent été rejetées par la gauche et l’extrême gauche, Emmanuel Duplessy n’hésite pas à rappeler que « ces fêtes célèbrent chaque année la mémoire de Jeanne d’Arc, la libératrice d’Orléans et plus largement le symbole de l’unité du peuple français. Ces fêtes sont l’occasion de se retrouver ensemble, riches de notre diversité autour de l’histoire de notre Ville et de Jeanne d’Arc. Ces fêtes s’adressent à tous, chacun et chacune peuvent y retrouver une partie de soi et du commun entre tous
et toutes ». Une reconnaissance et une déclaration d’amour qui font aussi de Jeanne une « résistante » qui pourrait donc être de gauche… « Jeanne, poursuit M. Duplessy, incarne le peuple qui pallie la défaillance de la noblesse. Jeanne incarne l’unité et l’intérêt national quand les seigneurs féodaux ne songeaient qu’aux jeux de pouvoir. Jeanne incarne la dévotion et la spiritualité, l’intérêt supérieur du sens sur les intérêts individuels. »