Le Loiret sur le sentier de la préservation de son patrimoine naturel

Candidat dans le cadre de l’appel à projets Sentiers de Nature, le département du Loiret va bénéficier de 106 000 € pour réaménager deux espaces naturels sensibles : l’étang du Gué des Cens à Vieilles-Maisons-sur-Joudry et celui de la Noue Mazone à Châtenoy. Deux premiers pas aussi en direction d’un tourisme durable.

Par Mael Petit


En mai 2022, le département du Loiret se réjouissait de l’obtention du label ENS (Espace Naturel Sensible) pour son étang du Gué des Cens sur la commune de Vieilles-Maisons-sur-Joudry.
 Un label en faveur de la biodiversité qui allait permettre de protéger des espèces de faune et de flore fragilisées, mais aussi d’entrevoir l’aménagement du site avec notamment la création d’un sentier autour du plan d’eau. Un an plus tard, l’idée a fait son chemin. 

Disons même qu’elle a séduit plus d’un promeneur puisque le Loiret fait partie des lauréats de l’appel à projets national Sentiers de Nature lancé par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Un appel qui a pour objectif de créer ou restaurer plus de 1 000 km de sentiers de randonnée et qui s’inscrit dans le
« plan de reconquête et de transformation du tourisme » établi par le ministère.
« On souhaite faire de cet appel à projets un vecteur de découverte de nos paysages pour un tourisme durable et ainsi relancer l’activité touristique impactée par le covid », explique Marie-Laure Métayer, adjointe au ministère de la Transition écologique. Une opération dotée d’une enveloppe de 10 millions d’euros. De quoi faire pour dérouler du sentier.

Le département va boucler l’itinéraire piéton sur l’étang du Gué des Cens. Crédit Photo CD45

Et cela n’a d’ailleurs pas échappé au Loiret, il a même glissé dans son dossier un deuxième projet similaire pour l’étang de la Noue Mazone, plan d’eau lui aussi labellisé ENS et situé sur la commune voisine de Châtenoy. Autant faire d’une pierre deux coups pour le département qui obtient ici un financement de 106 000 € pour la mise en œuvre de l’ensemble des aménagements. De quoi aussi alléger au passage une facture qui s’élève à 142 000 € au total. 

En tout, ce sont neuf projets en France qui ont été retenus pour le moment par le Cerema qui pilote ce dispositif. « Nous avons reçu des projets ambitieux et exemplaires et on en attend beaucoup d’autres d’ici la fin 2024. Cette opération est un outil pédagogique intéressant pour présenter la richesse de sites qui sont des écrins de nature et de biodiversité », s’enthousiasme Pascal Berteaud directeur général du CEREMA. Et c’est bien là toute la difficulté. Valoriser et préserver les patrimoines naturels, culturels et paysagers des territoires tout en boostant l’activité touristique. Car pas simple d’orienter les promeneurs sur ces sites sans déranger un écosystème fragile.

Des pontons et passerelles sur les étangs

Les deux étangs loirétains sont des sites remarquables sur le plan écologique et constituent un lieu de migrations pour des espèces protégées – comme le bruant des roseaux et le héron bihoreau – voire menacées comme le lézard des souches. Mais comme le rappelle Pascal Berteaud, « ces aménagements doivent inciter les promeneurs à rester sur les sentiers balisés ». Pour cela, le département s’engage de son côté à la restauration des abords du bassin avec l’installation de pontons et d’une passerelle sur chacun des étangs afin de boucler l’itinéraire piéton. « Tous ces aménagements dont certains ont déjà débuté seront réalisés dans le respect de la biodiversité », assure Jean-Luc Riglet, vice-président du Loiret en charge de l’Agriculture, l’Environnement et de la Transition. Le maire de Sully-sur-Loire s’engage également à travailler sur la réouverture des roselières, habitats essentiels pour nombre d’espèces mais envahis par des ligneux.

Toujours dans le cadre de l’appel à projets, des panneaux pédagogiques seront implantés le long de l’itinéraire pédestre pour « sensibiliser et faire prendre conscience de la fragilité des lieux aux randonneurs. C’est d’autant plus important que ces étangs forestiers font partie du réseau d’alimentation du Canal d’Orléans ». Canal qui est aussi un axe au cœur du nouveau plan de mobilité sur lequel le département mise beaucoup et qui devrait accroître la fréquentation du secteur. La fin des aménagements est espérée au plus tard pour fin 2024. Avec son objectif d’augmenter le nombre d’ENS sur son territoire les années prochaines (5 sites supplémentaires visés d’ici 2027), le département veut permettre à la population de (re)découvrir la richesse de son patrimoine naturel, le tout en composant avec la difficulté de garantir la préservation des sites.

Photo de Une : Etang de la Noue Mazone – Crédit CD45

Le département du Loiret compte aujourd’hui 18 Espaces Naturels Sensibles. Crédit CD45

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