Samedi 15 avril, Nicolas Philibert est venu parler aux Carmes de son film Sur l’Adamant. La discussion qui a suivi a plus porté sur la psychiatrie institutionnelle pratiquée dans ce lieu. Mais avant de reprendre son train, Nicolas Philibert nous a parlé de sa pratique de cinéaste et de la forme documentaire.
Par Bernard Cassat et Gérard Poitou
La péniche amarrée sur la Seine. Photo les Films du Losange
Péniche magnifiquement aménagée, amarrée sur la Seine face à Austerlitz, l’Adamant est un lieu ouvert il y a un peu plus de 10 ans. Des gens suivis par ailleurs par des hôpitaux psychiatriques du centre de Paris, viennent dans la journée participer à des ateliers, des activités thérapeutiques, rencontrer, parler. Nicolas Philibert connaît bien le sujet de la psychiatrie institutionnelle, que ce lieu met en pratique. Il a déjà tourné un documentaire sur la clinique de La Borde, dans le Loir-et-Cher. La moindre des choses est sorti en 1995.
Samedi, Nicolas Philibert a répondu aux questions du public, portant surtout sur le fonctionnement de l’Adamant, le respect des gens qui le fréquentent. Leur jeu avec la caméra (ou leur refus pour certains, en tout cas au début), et aussi leur grande puissance artistique qui leur permet de parler de leur malaise. Il a longuement échangé, avec sa douceur fondamentale et sa grande empathie, des difficultés des gens qu’il a rencontrés, de leur désir qui est aussi un moteur et de son propre regard sur eux. Il a rappelé qu’il n’a rien à démontrer, mais qu’au contraire il essaye de rester constamment étonné par les situations qu’il filme.
Pressé par le temps, il a réussi à nous consacrer quelques minutes. Surtout sur son cinéma, sur sa pratique de documentariste, sur son regard qui forcément interprète le réel. Donc sur le dialogue qu’il cherche à instaurer avec le spectateur, par lequel il essaye de communiquer la polysémie de toute image, de toute histoire, de tout documentaire.
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