France Souveraineté contesté, mais aussi conforté par la mairie d’Orléans

L’association France Souveraineté organisait mardi une soirée animée par l’historien controversé Reynald Secher sur la guerre de Vendée. Si elle a bien pu se tenir, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblées pour dénoncer le caractère complotiste de la conférence et pointer la complaisance de Serge Grouard à l’égard de l’association orléanaise.

Par Mael Petit

Environ 70 personnes s’étaient rassemblées face à l’auditorium de la médiathèque.

Face-à-face, chants contre chants, gestes et invectives… Il y avait de l’animation devant l’auditorium de la médiathèque ce mardi soir. La conférence organisée par France Souveraineté était annoncée. Tout comme le rassemblement en opposition à la tenue de cette soirée par plusieurs groupes, dans le sillage du collectif antifasciste Orléans. A l’approche des 20h, le groupe de manifestants s’est dirigé vers l’entrée de la salle, ce qui a eu le don de réveiller les cinq camionnettes de policiers dépêchées pour arbitrer le face-à-face. L’arrivée du groupe d’environ 70 personnes a surpris la majorité de retraités venues passer une bonne soirée à l’écoute du conteur d’histoire controversé Reynald Secher. Il est évident que se faire traiter de « raciste » ou de « nazi » sans salutation préalable a de quoi irriter. Alors les organisateurs de la soirée se sont empressés de faire rentrer dans la salle leurs convives les plus choquées, avant de susurrer quelques complaintes aux oreilles des policiers sur la tournure des événements. Cela ne devait pas se dérouler ainsi apparemment. S’ensuivit alors un affrontement verbal de 40 minutes à base de slogans plus ou moins inspirés – l’Internationale a même été reprise en chœur des deux côtés  au milieu duquel le cordon d’une dizaine de policiers restait stoïque. Sans doute s‘imaginaient-ils un mardi soir au chaud plus tranquille.

Serge Grouard sur toutes les lèvres

Tant et si bien que certains coqs ont pu s’approcher quelquefois du clan adverse pour narguer ou chauffer l’adversaire. Rien de bien méchant, on le rappelle, on est à Orléans. Sa mairie avait décidé de maintenir la partie malgré les demandes des différents représentants d’associations ou syndicats. « Ça commence à bien faire que Serge Grouard se mette à louer ou prêter des locaux de la municipalité à des groupes d’extrême droite et que dans le même temps il crie à qui veut l’entendre qu’il veut combattre tous les racistes et complotistes à Orléans. Il va falloir un jour une logique dans son discours », confiait un délégué Solidaires. 

Mais le grand ami des uns a bien déçu les autres. Le nom du maire d’Orléans étant d’ailleurs décliné dans plusieurs slogans au cours de la soirée. Il serait peut-être temps qu’il s’exprime clairement sur France Souveraineté. Cet « ami » toujours absent pourtant « chaleureusement remercié » pendant les conférences qui se tiennent dans ses locaux. Celle de mardi soir, elle, est bien allée à son terme.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Pierre Hillard : la conférence « complotiste » n’aura pas lieu

Commentaires

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  1. Désolé mais le ton employé qu’on peut qualifier de léger, légèrement moqueur, n’est pas adéquat pour relater ce qui était contesté par ces manifestants ( peut-être par ailleurs un peu stéréotypés dans leurs slogans ) : l’existence de groupes dont la façon de voir la société humaine est tout simplement qu’il y aurait des supérieurs des humains supérieurs “über Menschen” et des inférieurs : évidemment les gens de couleur de peau différente de la leur, les gens à la vie intime ne correspondant pas à leurs critères -même si certains d’entre eux …, des gens qui luttent pour une société humaine où le mot Fraternité aurait toute sa place.
    Pour ces gens, nostalgiques d’un Reich ethniquement arien ( c’est leur propagande interne qui dit cela) pouvoir plastronner publiquement, diffuser leur version de l’histoire , sous entendre que certaines brutalités ( comportement animal) comme les camps d’extermination nazis sont des vues de l’esprit, c’est pain bénie et force est de constater que le maire d’Orléans leur a servi la soupe.

  2. Pensez à signer et faire signer la pétition change.org dénonçant le fait que la mairie d Orléans laisse cette association identitaire s exprimer au sein des salles municipales !

  3. Le collectif antifa soutenu par ses satellites se comporte comme un tribunal autoproclamé et anonyme d’une certaine police de la pensée décidant par ses anathèmes qui a le droit ou non de s’exprimer. Prendre à partie le maire à propos d’une association déclarée qui respecte son objectif social et la législation ne manque pas de ridicule non plus. On peut ne pas partager les thèses et les analyses d’un Pierre Hillard qui soit dit en passant n’a jamais été poursuivi pour des propos qualifiés d’antisémites. Le politologue Guillaume Bigot qui s’exprime dans la revue Front populaire de Michel Onfray n’est certainement pas à classer parmi les nostalgiques du nazisme ou du fascisme. Cela ne donne pas mandat à qui que ce soit pour les empêcher de parler dans une réunion où ils ont été invités. Récemment Jean Marc Rouillan, est venu faire une conférence à l’Université de Bordeaux qui n’a été troublée par une aucune manifestation de chemises brunes et noires. En sus des peines de prison qu’il avait écopé pour sa participation à une organisation criminelle, il avait été condamné il y a peu pour apologie du terrorisme. Il a vu sa peine annulée par la Cour de révision au motif que « l’ingérence dans la liberté d’expression du requérant que constitue la peine d’emprisonnement qui lui a été infligée, n’était pas nécessaire dans une société démocratique ». Il faut donc retenir l’argument de fond de la Cour à savoir que la liberté d’expression va de soi dans une société démocratique. Concernant la conférence sur les événements tragiques qui ont ensanglanté la Vendée en 1793 et 1794, au lieu de présenter l’invité Reynald Sécher comme un simple « conteur controversé » alors que c’est un historien patenté et reconnu, il aurait fallu évoquer sa thèse du génocide en Vendée qui est contestée par un autre historien de renom, Jean Clément Martin, qui s’en tient à la notion de crimes de guerre et de batailles horribles. La sagesse recommande de laisser les historiens débattre et d’éclairer sur l’avancée de leurs travaux de recherche. Introduire à l’ Assemblée nationale une nouvelle loi mémorielle sur la reconnaissance d’un génocide franco-français ne s’impose sans doute pas ce qui ne veut pas dire qu’il faille passer sous silence les horreurs et oublier ce qui s’est réellement passé en tenant compte du contexte de l’époque.

  4. … ” Il faut donc retenir l’argument de fond de la Cour à savoir que la liberté d’expression va de soi dans une société démocratique ” …

    Et c’est bien sur cet argument de fond que surfent un certain nombre de personnes (hommes d’affaires, politiques, médiatiques, associatifs, …) qui s’en prévalent et l’utilisent, dans notre société, pour faire le bien ? le mal ?
    Question de point de vue et de dessein sur ce que nous voulons mettre en avant et comment nous voulons façonner notre société.

    C’est en observant l’histoire déjà déroulée (exemple 27 février 1933 reichstag : manipulation des idées sur les masses et ses conséquences induites) qu’il nous faut être lucide et bien au fait, justement des faiblesses et failles que la démocratie offre et ouvre donc ainsi à certains êtres, organisations, associations, partis politiques, médias, …, dénués de bienveillance de fond et aux desseins troubles, s’agissant justement de la démocratie, avec ce qu’elle permet et autorise.

    Dit autrement, notre démocratie, par ce qu’elle permet, offre justement à certains, ce talon d’Achille qui aide à la mettre à terre. C’est tout son paradoxe que d’être. Et c’est en cela que la démocratie est d’une infinie fragilité, par ses failles et faiblesses offerts à ceux qui n’attendent que d’abolir la liberté d’expression et rendre servile la grande masse des personnes, en les ralliant à leurs idées par toutes les façons.

    Ces mêmes personnes, à la bienveillance démocratique de fond posant question, avancent tranquillement, tout doucement, mais surement, en distillant de façon légale comme justement l’actuelle démocratie l’y autorise, en instillant de façon insidieuse, progressive, ces petites notes, ces petites touches qui vont participer à éveiller, au plus profond de chacun d’entre nous, ce qu’il n’y a pas de plus beau, comme la jalousie, la soif de revanche (l’abandon du pardon), l’absence de partage pour avoir plus pour soi, le désir de captation et de possession de ce que peut avoir ou détenir autrui, … , en mettant en avant ce fil rouge écarlate, cette crainte maladive ou perspective d’être dépossédé par autrui, d’objet, territoire, façon de vivre, …, ou tout avantage et particularité que nous pourrions détenir.

    Tous ces défauts cités non limitatifs constituent l’humain, dans sa face la plus sombre. Nous en partageons plus ou moins, chacun, tout ou partie de ses aspects, suivant l’acquis constitué d’éducation, culture, expériences de la vie, relations avec autrui, mais aussi l’inné sur lequel, nous n’avons pas encore vraiment la main, au stade de la connaissance, où nous en sommes.

    Tous ces aspects sombres au fond de chacun d’entre nous, plus ou moins développés, dans nos diversités, ne demandent qu’à être réveillés.

    Et c’est là tout l’objet des communications organisées des médias (certaines chaînes TV, journaux sous toutes ses formes), rassemblements politiques, associatifs, campagne de désinformation orchestrées sur les réseaux sociaux, …

    Alors peut-être et même sans doute, certains très lucides, voulant défendre cette démocratie tellement fragile ne s’y prendront pas forcément de la façon la plus subtile, en pouvant même s’exposer aux critiques, voir à la moquerie, comme cela vient d’être très bien fait, dans les règles de la convenance, avec ce souci mémoriel de tenter de justifier, par une argumentation bien orientée, pour noyer un peu le poisson et donner un semblant de véracité au propos, n’ayant pas crainte des mots 🙂

    Sur le fond des choses, si l’on soulève les draps du lit de notre démocratie, telle qu’elle est exposée, actuellement, oui le danger existe bien, oui certains sont à la tâche de façon organisée, pour détricoter tout doucement, ce qui constitue le ciment de la nation, la paix, la tolérance, la tentative d’inclusion des citoyens de notre nation, même si c’est compliqué à réaliser, même si le challenge est difficile, avec la barre très haute.

    Ce n’est pas dans l’invective, dans le repli identitaire et communautaire, en cherchant à réveiller les démons au fond du coeur de chacun d’entre nous tous, que nous ferons vivre le “Liberté, égalité, fraternité” de notre nation.

    La mettre à feu et à sang, c’est la trajectoire espérée par certains, ne nous y trompons pas, pour parvenir à leurs desseins.

    Ne pas oublier ce qui s’est passé le 27 février 1933 et pour quel dessein cela a été orchestré et ce qui en a suivi.

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