Ensemble I Fulmini : un premier concert plein de promesses à Orléans

L’ensemble I Fulmini créé en 2021 par Jérémy Quelin donnait son premier concert public au Temple d’Orléans ce mardi 11 avril 2023, dans le cadre du Festival Bach. Une performance réussie et plébiscitée par un public nombreux et enthousiaste.

Par Anne-Cécile Chapuis

L’ensemble I Fulmini en concert au Temple d’Orléans le 11 avril 2023. Photo Isabelle Rouard

« Un tout jeune ensemble à géométrie variable, à la fois vocal et instrumental, spécialisé dans les musiques anciennes » Ainsi se définit l’ensemble I Fulmini (traduisez : la foudre, les éclairs) insistant sur le changement, l’énergie, l’émotion, l’inspiration…

Et tous ces éléments étaient bien présents ce mardi 11 avril au temple, sous l’impulsion de Jérémy Quelin, ce jeune continuiste issu du Conservatoire d’Orléans et au palmarès et expériences déjà très conséquents, organiste, fondateur et directeur artistique de l’ensemble.

Le programme faisait la part belle à deux grands compositeurs du XVIIIe siècle, Jean-Sébastien Bach et Christoph Graupner (1683-1760). Si l’on connaît bien le premier, le second est plus confidentiel. Il a pourtant écrit 1 400 cantates et Jeremy Quelin le connaît bien puisqu’il lui a consacré une thèse de musicologie. C’est donc avec passion et savoir-faire que le directeur artistique de l’ensemble a proposé deux cantates de chacun de ces deux musiciens ayant travaillé à la même époque à Leipzig.

Une assistance nombreuse pour le premier concert d’I Fulmini. Photo Isabelle Rouard


Une musique toute en sensibilité

La première pièce de Graupner donne la parole aux deux solistes, Anne-Laure Hulin et Adélaïde Rouyer, qui entourées des cordes véloces, montrent d’emblée la palette de leurs voix, passant avec brio de l’unisson aux vocalises, soutenues par un continuo précis et engagé.

Avec Bach, apparaît le hautbois baroque de Jean-Maurice Messelyn, qui s’impose avec brio dans l’acoustique circulaire et résonnante du Temple avant de trouver sa juste place dans l’ensemble. Adélaïde Rouyer fait impression avec sa voix de mezzo veloutée et toute en nuances.

Retour à Graupner ensuite avec les deux solistes accompagnées par deux violons avec qui le dialogue s’installe. Les récitatifs racontent l’histoire, offrant des aigus comme des rayons de soleil, avant un final en duo très dansé.

Alternance oblige, c’est avec JS Bach que se termine le concert, avec de beaux duos ente la soprano et le hautbois, des récitatifs joyeux et très incarnés, un mouvement en ternaire très allant pour finir sur le célèbre choral « je vis satisfait en toi et meurs sans inquiétude ».

Chacun des interprètes fait merveille et développe un jeu collectif subtil est très musical. Soulignons la performance de Cibeles Bullon Munoz, au violon 1, tout en finesse, précision, musicalité. Du grand art.

 

Jérémy Quelin (à G) et les musiciens d’I Fulmini. Photo AC Chapuis


Un chef très engagé

Jeremy Quelin est le pivot du concert. Il dirige tout en jouant de l’orgue, très présent dans un langage corporel efficace et investi. Quelques gestes et des regards échangés suffisent à donner toute la cohérence à l’ensemble qui convainc le public.

Sans hésitation, pour un coup d’essai c’est un coup de maître et nous avons hâte d’entendre de nouveau cet ensemble qui devrait se faire une belle place dans la musique ancienne sur les scènes orléanaises et au-delà sans aucun doute. Un nom à retenir.

Pour en savoir plus : L’Orléans Festival Bach enfin de retour

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