En voulant séduire les exploitants agricoles, Marc Fesneau, l’actuel ministre de l’Agriculture et ancien député Modem du Loir-et-Cher, ne va pas se faire des amis chez les écologistes.
Au congrès de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), tenu à Angers du 28 au 30 mars 2023, il a annoncé qu’il avait demandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) de ne pas engager de procédure de retrait des produits à base de métolachlore, l’une des substances herbicides les plus utilisées en France. Dans un précédent rapport de l’Anses, il était pourtant signalé la non-conformité des eaux destinées à la consommation humaine due aux résidus du métolachlore dans les nappes phréatiques.
À ce jour, en France, il existe de nombreuses préparations commerciales contenant du S-métolachlore pour le désherbage, entre autres, du maïs, des haricots, des pois, de la betterave, du tournesol et du soja.
Si les conséquences pour la santé de l’ingestion des métabolites du S-métolachlorene ne sont pas encore parfaitement connues, ils sont suspectés d’être cancérigènes voire perturbateurs endocriniens.
Notre ministre de l’Agriculture n’ose pas mécontenter les agriculteurs de la FNSEA, qui utilisent fortement cet herbicide, alors qu’ils se sont vus imposés récemment l’interdiction des néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles. Ils vont devoir utiliser des alternatives.