La commune d’Aubigny-sur-Nère, dans le Cher, fête cette année le 600e anniversaire de l’Auld Alliance. Un traité qui lie la commune au royaume d’Ecosse. Exceptionnellement, ce samedi 1er avril, en accord avec le Parlement d’Edimbourg, la mairie albinienne délivrera des passeports écossais à toute personne qui portera le tartan de la ville.
Par Fabrice Simoes
A Aubigny, le kilt est de rigueur pour défiler en juillet. Photo Magcentre
Cette année, pile-poil, les festivités du 14 juillet auront une saveur particulière pour les Solognots d’Aubigny-sur-Nère, au nord du Cher. Habituellement, c’est vu moment de la fête nationale que les Albiniens rendent hommage à leurs ancêtres possiblement écossais ; mais aussi et surtout à l’Auld Alliance. Ce traité de « relationships » avait été signé et appliqué depuis le XIIIe siècle. Une alliance à long terme, la plus longue entre la France et un pays étranger puisqu’elle perdure encore actuellement. Le remerciement en ce soutien des hommes des Highlands aux troupes de Charles VII lors de la guerre de Cent Ans s’est concrétisé en 1423. Le roi de Bourges avait alors, en marque de reconnaissance, offert la commune, les terres et ses dépendances, à Jean Stuart de Darley, l’un des plus prestigieux chefs de l’armée écossaise.
Depuis 1990, aux alentours du 14 juillet, des Fêtes Franco-Ecossaises renforcent la relation étroite entre l’Ecosse et la ville. On célèbre le passé et la commune se pare de ses couleurs écossaises. Les kilts (Aubigny possède son propre tartan) sont de rigueur. D’ailleurs depuis l’année dernière, une course à pied en kilt est au programme. Durant un gros week-end, le son des cornemuses envahit les rues de la commune. Si un whisky est estampillé “The Aubigny Auld Alliance” – élaboré à partir de jus venus d’Ecosse pour un assemblage de Pure Malt, il est stocké en fûts de chêne de Bodégas – et peut être dégusté à l’année, il n’est possible de goûter au traditionnel Haggis qu’à cette période. Franchement, c’est tant mieux, parce que la panse de brebis farcie, c’est, comment dire… spécial !
Aubigny a son propre whisky. Photo Magcentre
Le 1er avril, pas avant, pas après
Pour marquer ces 600 ans d’indéfectible alliance, le chef du Parlement écossais, Humza Yousaf, nouvellement élu Premier ministre de l’Ecosse a souhaité, lui aussi marquer le coup. C’est l’un des premiers actes officiels signé par le remplaçant de Nicola Sturgeon. Exceptionnellement, en ce jour de 1er avril, outre une distribution de harengs saurs du haut du balcon de la mairie, comme à Dunkerque un jour de carnaval, les services administratifs resteront ouverts jusqu’à minuit. Les officiers d’état auront toute latitude pour délivrer des passeports Ecossais à tout administré de la commune se présentant vêtu d’un kilt pour les hommes, de braies pour les femmes. Ces tenues devront impérativement être aux couleurs de la ville. Pour Robert Amyot, représentant des MacKinnon et dont l’épouse fabrique des kilts à longueur d’année, il a été enregistré au Scotish register of tartan, tout comme le Berry Tribute. Cependant, l’Aubigny, à base de rouge et de jaune, est trop voyant par rapport au Steward Hunting, plus sobre et classique. C’est ce dernier que porte le Pipe band de la cité des Stuarts, autre nom de la ville solognote. Toute personne devra aussi prouver son lien avec l’Ecosse en chantant. Le « Flower of Sctoland » ne sera pas suffisant, il sera demandé d’entonner le refrain de « Script For A Jester’s » de Marillion mais avec l’accent de William Derek Dick, son chanteur né à Aberdeen…
Attention, il est bien précisé qu’à partir du 2 avril, tous les poissons, y compris les truites et saumons fumés d’Ecosse retrouveront leurs rivières.
