Trop régulièrement la maréchaussée verbalise des chauffeurs de cars scolaires pour usage de stupéfiants. Tout dernièrement en région, plusieurs contrôles inopinés devant des écoles ont entraîné des retraits de permis chez des conducteurs de bus positifs au cannabis. Une expérimentation du cannabis récréatif pourrait permettre d’assouplir la loi pour cette profession particulièrement stressante.
Par Jean-Paul Briand
Avec l’éducation permissive de la parentalité positive, durant leur transport scolaire les bambins sont bruyants, turbulents, indisciplinés voire agressifs. La profession de chauffeur de bus accueillant les jeunes élèves étant devenue particulièrement stressante, le recrutement de conducteurs est de plus en plus problématique pour les collectivités. Certains chauffeurs fatigués en viennent à prendre régulièrement du cannabis pour se détendre durant les trajets.
Ce délicat problème pourrait être bientôt résolu par des chercheurs du Centre Orléanais pour un Cannabis Utilitaire (COCU). Ils souhaitent mettre en place une expérimentation sur le Loiret. Elle devrait s’étendre progressivement sur tous les départements de la région Centre-Val de Loire.
Une étude scientifique probante
Cette étude scientifique de recherche orléanaise sur le cannabis (Escroc) veut évaluer rigoureusement l’effet du cannabis récréatif sur la conduite d’un car scolaire. Pour être probant, ce sera un essai comparatif randomisé (ECR) ou encore essai contrôlé aléatoire (ECA).
Tous les matins, avant de prendre son service chaque chauffeur se verra remettre un vapoteur qu’il devra utiliser durant toute sa tournée de ramassage scolaire. Certains vapoteurs seront remplis d’extraits de cannabis élaborés dans le respect des bonnes pratiques de fabrication définies dans le code de la santé publique. D’autres vapoteurs n’auront qu’un placebo parfumé. Les conducteurs ignoreront les contenus des vapoteurs distribués par tirage au sort. Un chercheur accompagnera le chauffeur de bus afin de noter les éventuels incidents de parcours et veiller au respect des consignes expérimentales.
Les chauffeurs seront tous des volontaires. Le COCU ne semble pas avoir de crainte pour obtenir suffisamment de candidats expérimentateurs d’autant qu’une indemnisation substantielle serait prévue.
Un décret est attendu
Grâce à l’appui d’une députée du Loiret, qui devrait être prochainement contactée, le COCU pense obtenir rapidement l’accréditation pour que l’Escroc commence dans les meilleurs délais. En effet la députée de la 2ème circonscription du Loiret, Caroline Janvier, du groupe présidentiel Renaissance, milite pour la dépénalisation de l’usage récréatif du cannabis. Avec son soutien, le COCU espère une autorisation rapide de l’Escroc. Ce sera obligatoirement un décret puisque les produits à base de cannabis et présentant une teneur en THC supérieure à 0,30 % sont soumis au régime des médicaments stupéfiants (listes I et II définies à l’article L. 5 132-6 code de la santé publique).
Si autorisations et financements sont obtenus avant la période estivale, l’Escroc devrait démarrer à la rentrée prochaine…