Le festival castelroussin se poursuit jusqu’à mardi. Une multitude d’initiatives pour regarder le cinéma autrement, mais interroger aussi notre rapport au vivant.
Par Pierre Belsoeur
Une heure et demie de manifs, sur la pointe du Raz certes, contre la construction d’une centrale nucléaire dans les années 70. On a fait mieux depuis, on a eu Notre-Dame-des-Landes. Les méga bassines des Deux-Sèvres promettent aussi quelques jolis affrontements en pleine nature. Alors qu’est-ce qui a pratiquement rempli le cinéma Apollo de Châteauroux un mercredi soir hors vacances scolaires, pour l’ouverture du festival « Retours vers le Futur » ? La nostalgie de Mai 68 ? C’est vrai qu’il y avait une frange de soixante-huitards devant le guichet, mais des jeunes aussi, curieux de voir ces images restaurées de la lutte des Bretons de Plogoff, projetées avec une musique électro jouée en direct.
Antoine Pasqualini et Yannick Dupont jouent en direct la musique créée pour le film Plogoff, des pierres contre les fusils. Photo Pierre Belsoeur
Effectivement, les présences d’Antoine Pasqualini et Yannick Dupont au pied de l’écran soulignent l’importance du son dans le cinéma, indépendamment des dialogues. Avec leurs synthétiseurs et leurs percussions, ils introduisent une ambiance de plus en plus lourde et déterminée dans les rangs de manifestants, jusqu’à transformer les images du face-à-face entre forces de l’ordre et défenseurs de Plogoff en une véritable bataille rangée. Le duo en est à sa quinzième date depuis la restauration en 2K des images de Félix le Garrec. Si vous entendez parler d’une projection de « Plogoff, des pierres contre les fusils » en ciné concert, ne manquez pas l’expérience.
La nature autrement
Plus légère fut la deuxième journée en pleine nature avec la découverte des captures de sons d’insectes de Boris Jollivet et Le Cycle des Neels, création de Ciclic Centre-Val de Loire qui associe images de cinéma et animation, commentées en direct par trois récitants.
Entre les deux, une séance de Mashup. Entre des images délivrées par un ordinateur et des cartes mémoires déplacées par un verre dépoli sous l’œil d’une caméra, chacun peut s’essayer à modifier les images au rythme des sons mixés par un DJ.
Le Mashup de la Mission Val de Loire permet de s’initier au montage de façon ludique. Photo Pierre Belsoeur
Un week-end riche
Après une journée de vendredi pleine de propositions, le week-end est copieux. Samedi soir on s’embarque gratuitement pour une longue nuit de courts métrages avec Kino-Rétro, des montages de cinq minutes à partir d’images d’archives, performances graphiques, animations, documentaires, sur le thème “Le Monde Vivant”. Quatre professionnels animeront cette soirée.
Samedi également, en début d’après-midi les enfants à partir de 9 ans (et les moins jeunes) pourront (re)découvrir Pompoko, film d’animation de 1994 du japonais Isao Takahata.
D’autres courts métrages attendent les enfants le dimanche à partir de 15 h 30 pendant que leurs parents auront rendez-vous avec Frédéric Ferrer et sa conférence déjantée
« De la morue » sur la scène d’Équinoxe. A 17 h « Soleil vert » de Richard Fleischer démontre qu’en 1974, on savait ce qui allait se produire 50 ans plus tard et que l’on ne voulait pas le voir.
Le festival continue lundi et mardi au cinéma l’Apollo.
Contact : equinoxe-chateauroux.fr (sur le site, vous trouverez le programme complet et les horaires du festival, à télécharger si vous le souhaitez)
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