Dans le cadre de Festiv’elles, la municipalité de Saint-Jean-de-la-Ruelle a prêté ses cimaises à l’association Jeanne Champillou-le Clos de Joye, pour une exposition consacrée aux céramiques, peintures, gravures de l’artiste orléanaise Jeanne Champillou. Du 18 au 26 mars à l’Unisson, 27 rue Bernard Million.
Par Anne-Cécile Chapuis
Le mois de mars rend hommage aux droits des femmes, et Jeanne Champillou y a toute sa place. Née en 1897 dans une famille de vignerons à Saint-Jean-le-Blanc, cette « âme forte » comme la décrit le président de l’association, « a lutté toute sa vie pour exister comme artiste autodidacte…voulant vivre de sa passion pour la peinture et le dessin à une époque où la place de la femme était au foyer »
Jeanne Champillou : mère de l’artiste tricotant. 1937. Photo AC Chapuis
Elle laisse une production de plus de 4 000 œuvres recensées, sans compter celles qui sont détenues par des particuliers, qui régulièrement refont surface et n’échappent pas à la sagacité des membres de l’association qui la défend.
L’exposition qui lui est consacrée à Saint-Jean-de-la-Ruelle jusqu’au 26 mars, présente un bel échantillon de cet important patrimoine. Un casse-tête pour les bénévoles de l’association qui ont dû faire des choix drastiques pour réunir un panorama pertinent « mettant en avant le visage et la vie des femmes ». Et celui-ci s’impose dès l’entrée, avec des espaces délimités présentant peintures, gravures, céramiques, et même des carnets que l’artiste noircissait en permanence de dessins et portraits croqués sur le vif. Des panneaux explicatifs très référencés et bien illustrés guident le visiteur dans les méandres de cette vie d’artiste aussi riche que complexe.
Daniel Isabey, président de l’association, présente un tableau représentant sa grand-mère et sa mère enfant, nièce de Jeanne Champillou. Photo AC Chapuis
Daniel Isabey, président et petit neveu de Jeanne Champillou ne cache pas sa fierté à présenter cette femme haute en couleur, c’est peu de le dire, qui fut un témoin de son temps et un porte-parole des « petites gens », ceux qu’elle côtoyait sur les marchés, dans les travaux des champs et occupations quotidiennes. En 1947, elle se lance dans la sculpture et la céramique, un art peu accessible aux femmes et qu’elle maîtrisera jusqu’à la fin de sa vie en 1978. Elle en laisse des témoignages accessibles à tous sur les façades, dans les églises et même dans certains magasins comme le célèbre escalier des Galeries Lafayette à Orléans.
De D à G : Jean-Pierre Sueur, Daniel Isabey, Christophe Chaillou, Anne le Bihan, Philippe Gasnier. Photo AC Chapuis
Christophe Chaillou, maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle, et Anne le Bihan, adjointe chargée de la culture, accueillent avec plaisir cette manifestation qui s’inscrit pleinement dans Festiv’elles, ce festival qui réunit 12 communes, et met le projecteur sur « une femme libre et engagée » comme l’était Jeanne Champillou. De nombreux représentants d’associations culturelles sont présents et se passionnent pour cette artiste hors du commun : citons entre autres la Société Archéologique et Historique du Loiret, A la recherche du passé d’Olivet, les amis de Roger Toulouse, ainsi que William Chancerelle, adjoint à la culture à Orléans.
Et Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret de conclure en présentant Jeanne Champillou comme « une artiste issue du peuple et proche du peuple »
Une exposition qui mérite le détour jusqu’au 26 mars
Pour en savoir plus :
Jeanne Champillou, témoin du XXe siècle à Orléans et sa région
Infos pratiques
Unisson 27 rue Bernard Million Saint Jean de la Ruelle
Du lundi au vendredi de 14h à 18h
Les samedis et dimanches de 10h à 18h
Projections-débat sur le film de Philippe Gasnier en présence du réalisateur les samedis à 16h30
Entrée libre et gratuite
02 38 79 58 01
billetterie-unisson@ville-saintjeandelaruelle.fr